Afrique, Nord : L'intervention de l'OTAN en Libye constitue une "violation des loiset usages internationaux"
le 19/06/2011 18:15:25
Afrique, Nord

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Xinhua
ALGER, 18 juin (Xinhua) -- Des enseignants universitaires de la faculté des sciences politiques et de l'Information ont affirmé à l'unanimité, samedi à Alger, que l'intervention de l'OTAN en Libye voisine constituait "une violation des lois et usages internationaux", car l'OTAN a "dévié" des objectifs des deux résolutions du Conseil de sécurité qui n'autorisent qu'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye, a rapporté l'agence de presse officielle APS.

"Aucun article de la résolution du Conseil de sécurité n'autorise une campagne militaire contre la Libye", ont souligné les intervenants qui participaient à une conférence intitulée "La crise libyenne-scénarios et incidences" organisée par le centre Echaab pour les études stratégiques.

Echaab est un journal étatique d'expression arabe en Algérie, et a l'habitude d'organiser des conférences sur des sujets d'actualité, de même que le journal étatique francophone El Moudjahid.

L'OTAN "a dévié de ses objectifs pour lesquels il est en mission, à savoir la mise en application des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU relatives à la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye pour " protéger les civils", ont-ils précisé.

"La crise libyenne a connu d'importants développements et enregistre une escalade qui pourrait grandement influer sur les autres pays de la région", a estimé pour sa part Abdelouahab Ben Khellif.

"Une sérieuse problématique risque de se poser après un éventuel départ d'El-Gueddafi, car il n'existe pas d'opposition structurée en Libye outre l'absence d'une forte édification institutionnelle comme il est de coutume sur le plan international ", a-t-il ajouté.

Le conférencier a évoqué la position de l'UA concernant le règlement de la crise libyenne, appelant à la résolution de la crise par des voies diplomatiques et la recherche de mécanismes de transition démocratique.

Parlant de la position des pays concernant la crise libyenne, l'intervenant a indiqué qu'elles étaient "mitigées". Certains pays occidentaux étaient au début en faveur du maintien du Colonel Mouammar Kadhafi au pouvoir eu égard à leurs intérêts en Libye, alors que la Russie et la Chine ont adopté une position "neutre".

Il a estimé que le "rôle de la Russie dans la crise libyenne se limite à des démarches diplomatiques uniquement".

Dans son intervention sous le thème "la crise libyenne, répercussions et positions", le professeur Sahel Makhlouf a indiqué que la France voulait faire croire qu'elle prenait en charge la crise libyenne, mais sans pour autant abandonner ses intérêts dans ce pays, ce qui dénote, a-t-il dit, de "son échec sur le plan politique".

Concernant l'Italie, l'intervenant a mis en exergue sa position indécise au début de la crise, en raison de ses intérêts dans le pays, mais elle a du par la suite accepter l'option militaire sous la pression de ses partenaires.

Pour sa part, le professeur Mustapha Saidj a indiqué dans son intervention intitulée "le devenir de l'élite au pouvoir en Libye et les mécanismes de transition démocratique", qu'"il n y a pas d'institution militaire pour maîtriser la situation en Libye".

L'Algérie et la France considèrent que le règlement de la crise libyenne ne peut se réaliser qu'à travers une solution politique, avait déclaré jeudi à Alger, le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci.

"Concernant la crise libyenne, nous sommes d'accord pour considérer que la situation en Libye ne peut se régler qu'à travers la solution politique", avait précisé M. Medelci lors d'une conférence de presse animée conjointement avec son homologue français, Alain Juppé.

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