20110620 Xinhua ABIDJAN, 19 juin (Xinhua) -- La Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation, organe créée en Côte d'Ivoire pour faire la lumière sur les événements post-électoraux depuis novembre 2010, a appelé dimanche les Ivoiriens au sens de la "responsabilité" et à la "sérénité" alors que des critiques fusent sur l'institution dont les travaux n'ont pas encore démarré.
"Nous souhaitons, de la part de tous les Ivoiriens, des efforts pour éviter des polémiques inutiles", indique la Commission dans un communiqué transmis à l'agence Xinhua.
La Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation, présidée par l'ex-Premier ministre Charles Konan Banny, mise en place début mai par le président ivoirien Alassane Ouattara, est chargée d'amener les Ivoiriens à "réapprendre à vivre ensemble" après la sanglante crise post-électorale ouverte en novembre dernier qui a fait plus de 3 000 morts en six mois, selon les autorités ivoiriennes.
Alors que la Commission attend du gouvernement les textes régissant son fonctionnement pour démarrer effectivement ses activités, les journaux ivoiriens relaient des critiques sur le choix de M. Banny comme président, ses initiatives et sa méthode d'approche non sans prédire son échec.
Charles Konan Banny a organisé une rencontre entre le Premier ministre Guillaume Soro et un officier de la gendarmerie dont les éléments ont constitué les farouches derniers résistants proches de l'ex-président Laurent Gbagbo.
Il a en outre reçu à Yamoussoukro, capitale politique du pays située à 230 km d'Abidjan, plus de 160 chefs coutumiers originaires du département de Gagnoa (centre ouest), région natale de Laurent Gbagbo.
Un collaborateur de M. Soro appelé M. Banny à ne pas mettre la charrue avant les boeufs et à privilégier "les victimes" plutôt que les "bourreaux".
"Nous avons entrepris de renouer le contact avec toutes les composantes de la société ivoirienne, notamment avec les victimes et les ex-belligérants", se justifie le président de la Commission Dialogue, vérité et réconciliation.
Il se dit "conscient qu'aucune réconciliation ne peut aboutir sans qu'on ait fait le deuil des violences et des morts".
"Nous menons des actions dans le but de faire baisser la tension sur les fronts militaire et social, ce sont là des préalables à toute réconciliation post-conflit", explique-t-il.
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