Maroc : des manifestions ont eu lieu dans plusieurs villes
le 20/06/2011 20:00:14
Maroc

20110620
Xinhua
CASABLANCA, 19 juin (Xinhua) -- Sur l'appel du Mouvement du 20 février, des manifestations contre le projet de la nouvelle Constitution ont eu lieu dimanche dans plusieur villes du Maroc, deux jours après l'annonce d'une réforme constitutionnelle par le roi Mohammed VI. Au cours de ces manifestations qui se sont globalement déroulées dans le calme et sans incident majeur, les protestataires ont réitéré leurs principales revendications, notamment une nouvelle Constitution démocratique émanant du peuple et dont la rédaction doit être confiée à une assemblée constituante élue démocratiquement, la démission du gouvernement et la dissolution du parlement.

"Nous sortons ce dimanche 19 juin parce que nos revendications n'ont pas été réalisées et parce que la justice ne sera pas indépendante dans les faits et les inégalités ne disparaîtront pas ", indique les responsables du mouvement des jeunes du 20 février.

Presque tous les mouvements de protestations ont eu lieu Ă  partir de 18h00 (17h00 GMT) Ă  Rabat, Casablanca, Marrakech, Oujda, Tanger, TĂ©touan,et Mohammedia, ect.

Au même moment et au même endroit, les anti 20 février ont aussi massivement manifesté, en brandissant des drapeaux marocains et chantant l'hymne national, derrière la Banderole "la gouvernance et la souveraineté vous appartiennent Commandeur des Croyants".

A Casablanca, plus de 4.000 personnes selon les autorités locales et 20.000 selon la coordination du mouvement du 20 février, ont pris part à la marche qui s'est ébranlée à 18h30 à partir de Derb Soltane, de la place de la Victoire pour arriver à la place de la caserne de la protection civile.

La manifestation devait commencer à 17h00, mais des centaines de personnes favorables au projet, brandissant drapeaux et portraits du roi, ont tenté de l'empêcher. Les manifestants ont changé de quartier pour éviter l'affrontement.

Les manifestants sont soutenus par certaines organisations non gouvernementales, telles que l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH), la Ligue marocaine des droits de l'Homme, le Médiateur pour la démocratie et les droits de l'Homme et l' Instance nationale de défense des biens publics (INDBP) qui ont décidé de boycotter le référendum.

La marche de Casablanca a été investie en force par le mouvement Al Adl Wal Ihssane. Tout au long de cette marche, les participants ont également scandé des slogans dénonçant "le contenu du discours du roi du 9 mars dernier et la manoeuvre qui consiste à vider les revendications de la jeunesse de leur contenu révolutionnaire", indiquent des banderoles et des pancartes arborés par certains d'entre eux.

Lors de cette marche à laquelle ont pris part des acteurs politiques, des militants des droits de l'Homme, des représentants des centrales syndicales et de la société civile, les participants ont également brandi des banderoles appelant à la lutte contre la corruption et l'économie de rente.

Après le discours du roi annonçant une réforme constitutionnelle, la plupart des partis politiques ont réagi favorablement au projet de réforme qui prévoit un renforcement des pouvoirs du Premier ministre tout en préservant un rôle politique et religieux du roi. Selon le projet de réforme, le souverain conserve toutes ses préorgatives de chef de l'état et de commandeur des croyants, autorité ultime en matière religieuse. Il préside le conseil des ministres et le conseil supérieur du pouvoir judiciaire. Il est le chef de l'armée et le président du Conseil supérieur de sécurité, nouvellement crée. Il devrait, selon le projet de réforme qui sera soumis à referendum le 1er juillet, choisir le futur chef du gouvernement au sein du parti arrivé en tête des élections.

Format imprimable Envoyer cet article ŕ un ami Créer un fichier PDF ŕ partir de cet article
Les commentaires appartiennent Ă  leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.