Afrique : L'extradition de Hissène Habré vers la Belgique de plus en plus agitée
le 30/07/2011 17:39:00
Afrique

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Xinhua
DAKAR, 28 Juillet (Xinhua) -- La Belgique est de plus en plus agitée comme lieu d'extradition et de procès de l'ancien président Tchadien Hissène Habré en exil à Dakar depuis sa chute en 1990.

Depuis la controverse au sujet de son extradition vers le Tchad, envisagé, puis abandonnée par le président sénégalais Abdoulaye Wade, cette destination semble voir la faveur des ONG des droits de l'homme, des familles des victimes et, parfois même des autorités sénégalaises.

L'ancien président tchadien Hissène Habré est accusé " d'assassinats politiques et de tortures systématiques de 1982 à 1990" pendant son règne.

Jacqueline Moudeïna, avocate des victimes tchadiennes, note dans un communiqué « qu' après plus de vingt ans d'impunité, l' extradition de Habré vers la Belgique apparaît comme la seule option réaliste pour que celui-ci réponde enfin des charges portées contre lui dans le cadre d'un procès équitable ».

Auparavant, le 22 juillet, dans un communiqué signé du secrétaire d'Etat aux affaires Étrangères Mahamat Bechir Okoromi, le gouvernement tchadien annonce qu'il souhaite que le Sénégal extrade Hissène Habré vers la Belgique, qui lui en a fait la demande en 2005 et l'a réitéré en 2011.

Mais la sortie qui a le plus rassuré sur l'éventualité d'une extradition de Habré vers la Belgique et celle de président sénégalais Abdoulaye Wade. Dans un entretien accordé au journal français «La Croix», le président Wade précise qu'Hissène Habré pourrait être extradé d'ici à la fin du mois de juillet.

« La cour d'appel du Sénégal examine la demande d'extradition d'Hissène Habré que la Belgique nous a adressée. Elle va se prononcer prochainement. Si elle la juge légale, Hissène Habré pourrait être extradé en Belgique d'ici à la fin du mois de juillet », déclare le chef de l'Etat sénégalais.

Quant aux ONG des droits de l'homme Rencontre africaine des droits de l'homme (RADDHO), la Fédération Internationale des ligues des Droits de l'Homme (FIDH), Human Rights Watch (HRW).. elles estiment que le jugement de Habré au Sénégal ou son extradition vers la Belgique constituent les seules options juridiquement envisageables. « (..) la Belgique est aujourd'hui la solution la plus tangible, la plus réaliste et la plus opportune pour s'assurer que Hissène Habré réponde des accusations portées contre lui dans le cadre d'un procès juste et équitable dans des délais raisonnables », déclarent en commun ces ONG.

La justice belge a déjà enquêté pendant quatre ans sur les chefs d'accusation en cause et délivré un mandat d'arrêt pour crimes contre l'humanité, crimes de guerre et actes de torture contre Hissène Habré. Bruxelles a, de plus, demandé son extradition en 2005 puis en 2011.

La première fois, c'est le Sénégal qui menait la résistance des pays africains qui estimaient déshonorant que le procès d'un chef d'état africain soit organisé hors du continent africain. L' Union Africaine avait décidé à l'époque de confier le jugement de Habré au Sénégal. Après beaucoup de tergiversations, ce pays avait

finalement renoncé à organiser ce procès et aurait même extradé l' ancien chef de l'état tchadien vers le Tchad si les organisations des droits de l'homme ne s'y étaient opposées.

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