20110813
Xinhua
MOGADISCIO, 12 août (Xinhua) – Un haut responsable de shebab a déclaré vendredi qu'il existait de divergences au sein de la direction du groupe et que les rebelles, en se retirant de Mogadiscio la semaine dernière, avaient opté pour une tactique de guérilla similaire à celle pratiquée en Afghanistan dans leur lutte contre les forces du gouvernement somalien et les casques bleus africains.

Le groupe radical shebab a annoncé la semaine dernière qu'il se retirait de ses bastions à Mogadiscio à la suite de lourds affrontements avec les soldats du gouvernement somalien et les forces de paix de l'Union africaine qui les soutiennent.

Le haut responsable des shebab cheikh Hassan Dahir Aweys a déclaré dans une interview auprès d'un média local que des divergences existaient au sein du groupe, tout en minimisant leur importance et en estimant qu'il était naturel pour une organisation comme des shebab de réunir des opinions divergentes sur plusieurs questions.

L'hypothèse de divisions au sein des shebab faisait déjà auparavant l'objet de spéculations mais c'est la première fois qu' un responsable de cette organisation reconnaît des divergences internes sur la manière de mener la lutte.

Des responsables du gouvernement somalien et des experts avaient déjà estimé qu'il devait exister une forte division au sein des shebab et que les hauts responsables de ce groupe devaient s'opposer à la manière de réagir aux combats à Mogadiscio. En se retirant de la capitale, le groupe rebelle a opté pour une tactique de guérilla sur le modèle de celles d'Al-Qaïda et des talibans en Irak et en Afghanistan.

"Notre lutte est une lutte de guérilla. C'est un tort de rester sur la défensive lorsque l'on se bat avec une puissance inégale. Nous devons combattre comme en Afghanistan et en Irak. Car nous ne manquons pas de combattants mais nous n'avons pas de chars et le camp en face utilise des chars, il n'est donc pas correct d'affronter en face ces gens", a dit M. Aweys.

Des divergences ont également été évoquées concernant la décision du groupe d'interdire aux agences d'aide humanitaire d' aider les populations affectées par la sécheresse et par la famine dans ce pays de la Corne de l'Afrique.

Des milliers de personnes, des enfants pour la plupart, sont mortes en conséquence de la sécheresse et de la famine graves qui touchent le sud de la Somalie, tandis que des dizaines de milliers d'autres ont fui leur foyer pour les camps de réfugiés du Kenya et de l'Ouganda voisins.

Près de 100 000 personnes se sont même réfugiées dans la ville de Mogadiscio, pourtant en proie aux conflits, pour y chercher nourriture, eau et abri.

La milice shebab, le plus important et le plus fort des groupes islamistes en Somalie, contrôle de larges portions de territoire dans le sud et le centre de la Somalie.

Ce groupe radical subirait actuellement sa plus grosse défaite, après avoir quitté ses bases à Mogadiscio pour des raisons attribuées à des divisions internes et à des difficultés financières, selon les reportages.