20111009 Xinhua BAMAKO, 9 octobre (Xinhua) -- Les partis politiques de l'opposition du Mali ont organisé samedi au Carrefour des jeunes de Bamako, un grand meeting de protestation contre ce qu'ils qualifient de "la mise en place truquée de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante)".
L'opposition estime qu'elle n'est pas représentée dans ladite commission. Ce qui n'est de l'avis du gouvernement selon qui, l'opposition y occupe bel et bien un siège à travers le parti PSD.
Il y a un autre problème. Pour rappel, dans le temps, les partis politiques avaient 10 sièges (5 pour la majorité, 5 pour l'opposition) et la société civile en avait 5 au sein de la CENI.
Mais à partir de la loi 06-044 du 4 septembre 2006, les données ont changé. En effet, le mot "égalité" a été remplacé par celui de "l'équité" et la majorité et l'opposition n'arrivent pas à s'entendre au sujet de l'interprétation "du partage équitable" des dix sièges revenant aux partis politiques. Selon la majorité, l'équité ne veut pas dire l'octroi de 5 sièges à chacune d'elles. Raison pour laquelle, elle a exigé et obtenu 9 des dix sièges.
Cependant, d'après les opposants, qui reconnaissent pas d'ailleurs le Parti PSD comme l'un des leurs, ils auraient pu accepter la décision du gouvernement, à savoir l'octroi des 9 sièges à la majorité, si la loi 06-044 avait parlé en termes de répartition proportionnelle des sièges.
En clair, le blocage se situe au niveau de l'interprétation de la loi et chacune des parties agit selon ses intérêts. En vue de trouver une solution, la société civile avait été sollicitée pour faire la médiation.
Selon Dr Oumar Mariko, secrétaire général du parti SADI (Solidarité Africaine pour la Démocratie et l'Indépendance, seul parti de l'opposition représenté à l'Assemblée Nationale), "le ministre de l'Administration territoriale et des Collectivités locales, le général Kafougouna Koné, au lieu d'attendre la fin des négociations, a procédé à la mise en place de la CENI".
Après le meeting de samedi et la plainte déposée à la Cour suprême le 26 septembre dernier, l'opposition entend user de toutes les voies légales de recours, notamment les marches de protestation, sit-in, pour se faire entendre en vue de l'annulation de la décision du gouvernement relative à la CENI, qui a été mise en place le 7 septembre 2011.
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