20111010 Xinhua NOUAKCHOTT, 9 octobre (Xinhua) -- Lancé le 17 septembre dernier par le pouvoir mauritanien, en l'absence des neuf partis significatifs de l'opposition, le dialogue politique pouvoir- opposition continue de piétiner.
Il a permis certes à des commissions techniques de passer en revue un ensemble de question retenues à l'ordre du jour de ces premières assises politiques, prévues de longue date, mais qui n' avaient pu se tenir faute de consensus.
Même si les rapports des commissions viennent d'être remis à la présidente conjointe (majorité-opposition), il n'en demeure pas moins que le dialogue n'avancequ'à petits pas.
Des divergences notoires persistent en effet à propos de questions aussi importantes que les pouvoirs du président de la République, la réforme de la constitution, le terrorisme, lecode électoral, les candidatures indépendantes, la transhumance politique, la place de l'armée dans le système démocratique, a-t- on appris auprès departicipants de deux camps.
Ces divergences portent également sur le financement des partis politiques, l'institutionnalisation de l'opposition, les listes nationales (augmentation du quota de 20%, déjà instituée).
Les deux parties ne sont pas encore arrivées à trouver le consensus autourde ces problèmes qui, selon les observateurs, constituent un gage pour laréussite de ce processus qui se déroule en l'absence de neuf partisd'opposition, dont le plus important.
Concernant les pouvoirs constitutionnels du président de la république, tous les participants au dialogue, à l'exception du représentant du parti aupouvoir, ont été d'accord sur la limitation au stricte minimum de ces pouvoirset ce dans le cadre de réformes constitutionnelles.
Les négociateurs de l'opposition ont avancé la proposition d' une loi limitative des prérogatives du président, notamment en ce qui concerne la nomination de hauts fonctionnaires et chefs militaires et autres postes de souveraineté.
Les représentants de la majorité au pouvoir ont rejeté cette proposition,estimant qu'il est impossible "de limiter les pouvoirs duprésident".
Sur la question du code électoral, les négociateurs ont buté sur laquestion de la création d'une agence nationale électorale indépendante, au lieud'une commission électorale. Ceux de l' opposition proposent la limitation des prérogatives de cette commission, alors que la majorité veut qu'elle les conserve encore.
Concernant la question de la lutte contre le terrorisme, les représentantsde l'opposition ont mis un accent particulier sur la question du déploiementdes forces armées hors des frontières du pays. Ils ont souligné que cela nedoit se faire que "sous le timbre d'une urgence extrême etparticulière".
Selon les observateurs, ces divergences encore persistantes constitue une menace sérieuse pour l'avenir du dialogue politique pouvoir-opposition, où les deux parties scrutent l'horizon proche pour voir émerger l'initiative politiquesalvatrice, qui pourrait fort probablement être celle du président Mohamed OuldAbdel Aziz.
Ce dernier avait déclaré à l'ouverture de ce processus qu'il s' agit d'une question qui devra constituer "un tournant important de l'histoire, caril offre aux différents partenaires politiques l' opportunité d'examiner les voies et moyens nécessaires à la promotion de notre vie démocratique, à traversun dialogue constructif portant sur notre situation politique".
En tout état de cause, estiment des analystes indépendants, l' issue de cedialogue reste déterminante pour le tracé de la carte politique de la Mauritanie.
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