20111019
Xinhua
YAOUNDE, 18 octobre (Xinhua) -- Un des 22 concurrents du président sortant Paul Biya à l'élection présidentielle du 9 octobre au Cameroun, Isaac Feuzeu, président du Mouvement pour l' émergence et le réveil du citoyen (MERCI), a appelé mardi à Yaoundé à l'acceptation des résultats de ce scrutin, qu'un collectif d'autres leaders de l'opposition a dénoncés la veille dans une déclaration.

Avec sa formation dite de centre, très peu représentée dans les bureaux de vote le jour du scrutin, Feuzeu s'est fait lui aussi l' écho "des irrégularités et des imperfections qui auront certainement une incidence sur les résultats" de l'élection, dont par exemple "l'ouverture tardive des bureaux de vote dans certaines localités due certainement à l'arrivée tardive du matériel électoral".

Des votes multiples et l'absence de cartes d'électeur sont autant d'autres "manquements" décriés par Isaac Feuzeu. Selon lui, ce sont des preuves d'une "violation flagrante" de la loi du 17 septembre 1992 fixant les conditions d'élection et de suppléance à la présidence de la République, modifiée et complétée par en 1997 et en mai 2011".

Première participation à la course à la présidence camerounaise, le leader du MERCI plaide toutefois pour l'indulgence vis-à-vis d' ELECAM (Elections Cameroon) qui, mis en place en 2009 après sa création en 2006, "pourrait être victime de son jeune âge. En plus, cet organe a eu la malchance pour sa première expérience de tomber sur une élection présidentielle, un morceau dur".

"Nous appelons les populations, les hommes politiques et autres acteurs de la société civile à rester sereins et à accepter démocratiquement le résultat des urnes le 24 octobre prochain. Nous disons non à l'instrumentalisation, non à la violence", a souligné avec force Isaac Feuzeu.

Citant les exemples des crises politiques qui affectent les populations ivoiriennes et libyennes, il a marqué son opposition avec une position exprimée la veille dans la capitale camerounaise par une coalition de 7 candidats et leaders d'opposition conduite par Ni John Fru Ndi du Social Democratic Front (SDF), principal rival du président Biya.

Dans une déclaration contestant avant la proclamation encore attendue, les résultats de l'élection, ce collectif a prôné des manifestations de rue face à ce qu'il qualifie de mascarade électorale.