NOUAKCHOTT, 26 décembre (Xinhua) -- les avocats des sept militants anti-esclavagistes mauritaniens, sous mandat de dépôt depuis deux semaines, estiment que leurs clients sont des « prisonniers d'opinion ».

« Biram Ould Abeid (président de l'initiative abolitionniste Ira-Mauritanie ) et ses co-détenus sont des prisonniers d'opinion », ont affirmé dimanche leurs avocats devant la presse à Nouakchott.

Ould Abeid et ses codétenus avaient été arrêtés le 13 décembre après des affrontements avec les forces de l'ordre dans un commissariat d'un quartier de Nouakchott alors qu'ils dénonçaient un cas d'esclavage.

Ils sont accusés d'«agression contre agents de force de l' ordre, rassemblement et constitution d'organisation non autorisés ».

Pour Me Mohamed Ould Bilal doyen du collectif d'avocats, « il s'agit de militants de droits humains qui se sont adressés à qui de droit pour dénoncer un cas avéré de pratique d'esclavage dont les victimes sont deux mineures ».

« Le centre de cette affaire est la pratique de l'esclavage, mais il y a eu une campagne médiatique qui abouti à la déformation des faits, jusqu'à en cacher les mobiles réels », a-t- il souligné.

Pour sa part, Me El-Id Ould Mohameden, autre avocat de la défense, a déclare que Biram et ses compagnons ont dénoncé un crime que chaque citoyen a l'obligation de dénoncer devant les autorités, notamment quand les victimes sont des mineures.

« Biram a été accusé et emprisonné à tort et nous espérons qu' il ne subisse pas l'arbitraire au cours du procès. Nous avons toute la confiance en la cour qui va le juger », a estimé de don côté Me Mohamed Ould Ahmed.

La loi mauritanienne incrimine la pratique de l'esclavage et en condamne l'apologie. Les responsables mauritaniens se félicitent de n'avoir "aucun détenu politique" dans le pays. Il n' y a pas d'esclavage en Mauritanie, mais seulement il en reste des séquelles que le gouvernement combat au travers des programmes spéciaux, selon la version officielle.