20111023 Xinhua TUNIS, 23 octobre (Xinhua) -- AgĂ©s ou moins ĂągĂ©s, hommes ou femmes, accompagnĂ©s parfois par leurs enfants de 5 Ă 6 ans, les Tunisiens se sont rĂ©veillĂ©s trĂšs tĂŽt ce dimanche pour ĂȘtre Ă 07h00 pile, ou mĂȘme avant, devant les bureaux de vote et aller exercer leur droit Ă©lectoral en votant pour leurs reprĂ©sentants de l'AssemblĂ©e constituante.
Quelques minutes ont été suffisantes pour voir une centaine de citoyens tunisiens en file indienne qui attendaient, visages entre souriant, crispé et détendu, de déposer leurs bulletins aux urnes.
"Je prĂ©fĂšre toujours ĂȘtre le premier dans plusieurs domaines, notamment, les Ă©lections d'aujourd'hui qui demeurent une Ă©tape des plus dĂ©cisives dans l'histoire de la Tunisie puisqu'elle nous fera oublier l'Ăšre de la dictature et de la corruption", a soulignĂ© Ă l'agence de presse Xinhua, Dr. Imed Dabbabi Ă sa sortie d'un bureau de vote situĂ© au quartier Mutuelle Ville, au nord de Tunis.
Premier électeur à voter dans ce bureau, Dr Dabbabi, 35 ans, a estimé que "ces élections apporteront paix et justice sociales aux Tunisiens surtout que toutes les conditions favorables sont là pour servir la Tunisie".
"Bien que je boycottais auparavant les Ă©lections et toute participation politique Ă cause des pratiques illĂ©gales et injuste de l'ancien rĂ©gime, j'ai senti en mettant mon choix Ă l'urne une fiertĂ© absolue : Ma voix va ĂȘtre prise enfin en considĂ©ration pour l'intĂ©rĂȘt de mon pays", a-t-il poursuivi.
En attendant son tour, Salma Smiri, 27 ans, n'a pas manqué d'afficher son optimisme et sa joie quant à l'ambiance générale qui a caractérisé les premiers pas de l'opération de vote.
"Ces Ă©lections, a-t-elle soulignĂ©, devront donner naissance Ă une nouvelle Tunisie fondĂ©e essentiellement sur la libertĂ© d'expression, la libertĂ© d'ĂȘtre diffĂ©rent, et surtout la libertĂ© de la femme pour ainsi garantir le non-retour d'une nouvelle dictature sous un autre nom".
Pour Mme Néjia Chourou, 43 ans, "ces élections pourraient changer le vécu des Tunisiens et Tunisiennes en valorisant leurs vies et renforçant leur citoyenneté Î combien manipulée avec l'ancien régime déchu".
Quelques minutes avant de passer voter, Mme Chourou a ajoutĂ© que "c'est la premiĂšre fois de ma vie que je vote. Une semaine auparavant, j'hĂ©sitais tout le temps d'ĂȘtre ici aujourd'hui, mais finalement ma citoyennetĂ© et mon amour Ă la Tunisie m'ont convaincu".
Elle pense que "les droits de l'Homme et leurs prĂ©servation demeurent indispensables dans le nouveau paysage politique tunisien", tout en insistant sur le volet sĂ©curitaire qui doit ĂȘtre en faveur du citoyen en dĂ©pit de ses orientations politiques ou idĂ©ologiques.
Le nombre élevé d'électeur a également étonné Dr Mohamed Ridha Mrad, qui allumera en avril prochain ses 90 bougies, et qui avait été présent depuis les élections de l'aprÚs indépendance (1956) et durant toutes les échéances qui l'ont suivi jusqu'au 23 octobre 2011.
"Le nombre des Tunisiens venus voter aujourd'hui m'a vraiment impressionné. Heureusement, tout a changé et le peuple a bien défendu sa dignité, ses droits, sa citoyenneté et son patriotisme".
Ophtalmologiste de formation, Dr Mrad a rassurĂ© que "le future de la Tunisie ne peut aucunement ĂȘtre pire que son passĂ©", tout en exprimant son inquiĂ©tude quant au nombre Ă©levĂ© des partis politiques en Tunisie qui "ne fera pas de bien Ă l'unification de la dĂ©cision politique de l'Etat tunisien".
Faisant partie du réseau d'associations de la société civile "Mourakiboun" (Observateurs), Boutheina Ben Khémis, observatrice, a exprimé à l'agence Xinhua, en observant l'opération de vote, sa surprise agréable quant à l'affluence remarquable des électeurs de bonne heure.
"Ce qui m'a vraiment surpris, c'est le nombre élevé des électeurs venus voter, notamment ceux qui n'ont pas été inscrits. Ce qui prouve leur optimisme, confiance, motivation ainsi que leur aspiration à une vie politique participative garante de la stabilité et la prospérité du pays".
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