Afrique : Profession: Intellectuel Africain
le 24/10/2011 17:20:00
Afrique

20111024
Slat.fr

Descendants de griots, ils ont appris à écrire mais privilégient plus souvent la parole... Tout engagement vrai commence par l'écriture, eux ils ont en horreur «la page écrite»! De nos jours la parole n'alimente que le sensationnalisme, l'instant, la presse, Internet... Les intellectuels africains, lorsqu'ils parlent de l'Afrique sont des électrons libres sans contrepoids, ils se craignent au point de s'éviter soigneusement, mais ne se respectent pas assez pour se nourrir mutuellement de leurs lumières. Chacun d'eux est détenteur d'une somme «infalsifiable», c'est-à-dire insusceptible de négation, de rejet : l'Olympe même ne saurait héberger tous ces dieux africains.


Au Cameroun (charité bien ordonnée...), il n'y a pas une grande tradition d'intellectuels. Le Président de la république, par exemple, n'a fait qu'une école coloniale, où il a obtenu un diplôme de premier cycle. Ce qui est bien fruste quand on lit le curriculum studiorum d'Abdoulaye Wade du Sénégal, qui est sans doute l'un des présidents les plus diplômés de la planète. Fruste, mais déjà mieux que son prédécesseur, Ahmadou Ahidjo, télégraphiste breveté qui n'a pas fait d'études supérieures.

Si l'on veut filer la comparaison et l'étendre par exemple à la deuxième personnalité de l'Etat du Cameroun, le président de l'Assemblée Nationale, on se heurte au certificat d'études primaires de celui qui en son temps ne fut qu'un modeste instituteur : le très honorable Cavayé Yeguié Djibril (lire le tèrè zonorable...). L'un de ses homologues sénégalais a le bonheur d'être le professeur Iba der Thiam, historien de haut vol, membre du comité scientifique de l'UNESCO chargé de rédiger l'Histoire générale de l'Afrique.

Qui sont-ils? Que font-ils? Que valent-ils?
Non. L'intellectuel n'est pas forcément l'universitaire ou le diplômé de troisième cycle.

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