Selon le journal Afrikaner De Rapport, le colonel Muammar Kadhafi aurait loué par le biais de sociétés de sécurité privées les services de 19 mercenaires sud-africains (pour la plupart d'anciens militaires blancs), pour l'aider à fuir vers le Niger. Deux de ces Sud-Africains ont trouvé la mort dans les combats de jeudi, selon le Rapport. Danie Odendaal, l'un d'entre eux, a témoigné depuis son lit d'hôpital et décrit comme «un échec massif» leurs efforts pour évacuer Kadhafi de Syrte, dans un convoi de Jeeps.
«Nous étions tous sûrs qu'ils (les puissances occidentales, ndlr) voulaient le sortir de Libye, mais les forces de l'Otan ont ouvert le feu aérien, avant que les combattants libyens n'attaquent le convoi». Selon Danie Odendaal, ces combattants libyens ont pris garde à ne pas tirer sur les étrangers, les aidant même à s'enfuir.
Aucun commentaire officiel n'a été fait sur cette présence sud-africaine en Libye, le ministère des Affaires étrangères à Pretoria évoquant des «rumeurs par nature difficiles à vérifier».
Mais pour une fois, un semblant d'unanimité prévaut en Afrique du Sud, pour condamner la mort du colonel Kadhafi, comme ailleurs en Afrique. Ce dernier fut longtemps, il est vrai, un allié indéfectible du Congrès national africain (ANC) dans sa lutte contre l'apartheid.
Le président Jacob Zuma, l'archevêque Desmond Tutu, les syndicats noirs du Congrès des syndicats sud-africains (Cosatu) et la Ligue des jeunes du Congrès national africain (ANC) ont élevé la voix ce week-end, chacun y allant de sa réaction - chacun avec son ton, sa logique et son analyse.
Jacob Zuma, le chef de l'Etat, a estimé que Kadhafi n'aurait pas dû être tué, mais traduit devant la justice internationale, puisqu'il était sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).
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