20111026 yahoo.fr Victoire annoncée des islamistes modérés en Tunisie, choix de la charia dans la nouvelle Libye: des «dictatures islamistes» succèderaient-elles aux dictatures politiques?
Des «dictatures islamistes» succèderaient-elles aux dictatures politiques en Tunisie et en Libye? La coïncidence entre le succès du parti islamiste Ennahda aux premières élections tunisiennes et les déclarations du nouveau président libyen, Mustapha Abdeljalil, affirmant que la nouvelle législation du pays serait fondée sur la charia, a soulevé une tempête de frayeurs et de mises en garde.
La France et l‘Union européenne s'inquiètent et en appellent aux droits de l'homme. Marine Le Pen triomphe sur l'air du «on vous l'avait bien dit...». A l'entendre, le péril islamiste, la dictature cléricale seraient aux portes des deux pays, qui viennent de traverser les pires dictatures de leur histoire et qui, en se libérant, avaient cru choisir la voie royale de la démocratie.
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Il reste de multiples inconnues dans les processus révolutionnaires engagés dans les pays arabes et tout pronostic sur l'avenir de la Tunisie et de la Libye est périlleux. Il faut s'en tenir aux faits, observer lucidement les situations, plutôt que de vouloir modeler des sociétés arabes, où domine le poids de la religion, à partir de nos valeurs occidentales.
Les islamistes du parti Ennahda ont gagné les élections en Tunisie parce que c'est la formation la plus enracinée, la plus ancienne, la plus organisée. Principale victime de la répression antireligieuse du régime Ben Ali, interdite il y a encore huit mois, elle possède une image d'organisation martyre qui lui a valu de grands courants de sympathie dans le corps électoral.
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