20111030 Yahoo.fr Dans l'attente des résultats définitifs de l'élection pour l'Assemblée constituante en Tunisie, après l'annonce en Libye de l'application de la charia, les premières estimations ont donné le parti islamiste Ennahda en tête des votes, obtenant près de 90 des 217 sièges à pourvoir.
Au lendemain du scrutin du 23 octobre, dont la réussite démocratique doit avant tout être reconnue et saluée, certains considèrent ce revirement politique comme le retour en Tunisie après 23 ans de dictature d'un modèle archaïque de gouvernance religieuse.
Depuis l'annonce partielle des résultats, on ne compte plus les mises en garde et les paragraphes rivalisants de pessimisme quant à l'avenir de la femme tunisienne. Tout en rappelant son statut juridique unique dans le monde arabe, un sentiment d'inquiétude s'est développé parmi les observateurs -à tort ou à raison- autour de la conservation des acquis constitutionnels des Tunisiennes, et ce, malgré les positions modérées et conservatrices affichées par le parti majoritaire.
«Nous respecterons les droits de la femme sur la base du code de statut personnel et de légalité entre les Tunisiens quels que soient leur religion, leur sexe ou leur appartenance sociale», avait déclaré Nourreddine Bhiri, membre de la direction du parti islamiste.
Avisées et circonspectes, les Tunisiennes considèrent comme infondées ou trop orientées ces premières analyses hâtives. A contre-pied des regards alarmistes, elles semblent appréhender ce premier vote libre, avec confiance et méfiance. Même si pour elles la victoire de Ennahda n'est pas une surprise -c'est l'écart entre les deux premiers partis qui surtout étonne- ces femmes mettent en avant une lecture plus nuancée des résultats:
«Je comprends les inquiétudes en France et ailleurs, mais je crois que les femmes tunisiennes ont leur avenir entre les mains et qu'elles le savent. Moi, je m'acharnerai à défendre mes droits, "voilée ou pas".
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