1112011 Yahoo.fr Après les violences survenues à Sidi Bouzid, berceau de la révolution tunisienne, la ville s'interroge sur les fauteurs de troubles.
"Tout a été brûlé !" Devant la municipalité calcinée de Sidi Bouzid, dimanche 30 octobre, Noura déplore l'ampleur des dégâts causés dans la soirée du 27 octobre. "On ne sait pas qui a fait cela", excuse cette mère de famille, alors que dimanche, après une deuxième nuit de couvre-feu, le calme était revenu dans cette petite ville, berceau de la révolte qui a mis fin au régime de Ben Ali le 14 janvier.
"Nous, les jeunes de la révolution, on a assisté à la scène, précise Seif. On a essayé de parler aux manifestants, mais rien à faire." "Ce ne sont pas des Bouzidiens qui ont fait ça, assure Fayzz, 27 ans. Je ne reconnaissais personne." "Nous avons manifesté pacifiquement pendant toute la révolution, pourquoi on irait tout brûler maintenant ? s'interroge, de son côté, Cherif. Ce n'est pas l'image de Sidi Bouzid."
Avenue Habib-Bourguiba, la principale artère de la ville, de nombreux bâtiments portent les stigmates des vandales. Outre la municipalité, barricadée derrière des grilles bleues, le tribunal, le poste de la garde nationale (l'équivalent du commissariat), mais aussi le centre régional du développement ont été la proie des flammes. Dans la cour de ce dernier, le sol est recouvert de briques, de cendres et autres débris qui rendent l'accès difficile. Les murs, noircis par la suie, sont encore chauds. Une odeur de plastique brûlé brûle les narines.
"Il s'agit d'un travail de professionnel, analyse Chawki Amami, de Sidi Bouzid News, installé au café Gammouda. Seules certaines salles ont été brûlées." Par exemple, au poste de la garde nationale, certaines armoires étaient encore debout, vides avec des documents dispersés sur le sol.
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