12112011 Jeune afrique La Commission électorale indépendante a rendu publique jeudi la liste officielle des candidats à la présidentielle du 24 novembre. Les opposants Ousainou Darboe et Hamat Bah sont en lice pour le scrutin du 24 novembre. La campagne électorale commence ce samedi.
La campagne présidentielle, qui ne dure que onze jours, débute ce samedi 12 novembre en Gambie. Oussainou Darboe, Hamat Bah et le président sortant Yahya Jammeh s’affronteront dans les urnes le 24 novembre prochain. La Commission électorale indépendante (CEI) qui n’avait reçu que trois dossiers de candidatures à cette élection présidentielle les a tous a validés. En Gambie, pour être retenu, il faut une caution de 5 000 Dalasis (245 euros), 5 000 signatures et avoir 200 représentants issus des sept régions du pays.
Ousainou Darboe, 63 ans, se présente sous la bannière de son parti, l’UDP (United Democratic Party). Cet avocat formé au Canada en est à sa quatrième participation depuis 1996, année de la première élection organisée par Yahya Jammeh (arrivé au pouvoir en 1994 à la suite d’un coup d’État sans effusion de sang contre Dawda Jawara). L’âge limite pour un candidat étant de 65 ans, ce sera sa dernière tentative. Il avait obtenu son plus faible score il y a cinq ans avec 26% des suffrages contre 32% en 2001 et 35% en 1996.
Anciens alliés, nouveaux rivaux
Hamat Bah, 51 ans, instituteur et homme d’affaires, dirige le NRP (National Reconciliation Party), mais il se présente comme candidat indépendant avec le soutien d’une coalition de l’opposition (United Front) regroupant quatre formations dont le PDOIS (People’s Democratic Organisation for Independence and Socialism) de Halifa Sallah, candidat malheureux en 2006 (avec 5% des voix), néanmoins considéré comme troisième force politique du pays. En 1996 et 2001, Bah avait déjà participé à la course, remportant 5% et 7% des suffrages. En 2006, il avait soutenu son rival d’aujourd’hui, Ousainou Darboe.
Yahya Jammeh, 46 ans, est candidat à sa propre succession et tant qu’il n’aura pas atteint l’âge limite, il sera libre de se présenter à la présidentielle. La limitation des mandats n’existe pas en Gambie. Après avoir intégré le Gambia National Gendarmerie Corps en 1984, Jammeh rejoint l’armée en 1991 et s’empare du pouvoir trois ans plus tard. Il prend sa retraite militaire en 1996, quelques mois avant le scrutin présidentiel que la communauté internationale lui demande d’organiser. Depuis lors, la Gambie n’a jamais manqué un rendez-électoral. Les législatives sont prévues le 29 mars 2012.
Accusations de fraude
Le 24 novembre, 796 929 électeurs sont appelés aux urnes, contre 670 336 il y a cinq ans. La reprise intégrale du recensement en 2011 a permis selon la CEI de parvenir à ce nombre record d’inscrits. Pour l’opposition gambienne, il y a plutôt eu un enrôlement massif d’étrangers et de mineurs.
La Gambie serait le seul pays africain à utiliser le vote à billes, « le système le plus fiable au monde » assure la Commission. Malgré leurs protestations, les Gambiens de l’étranger, dont le nombre est inconnu, ne voteront pas. L’État dit ne pas avoir les moyens pour l’instant d’organiser des opérations de vote hors du territoire.
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