18112011 Yahoo.fr BENGHAZI (Reuters) - Les Frères musulmans libyens ont adopté un ton modéré jeudi soir pour leur première conférence publique en Libye en plusieurs décennies, en appelant notamment à l'unité et à un effort national de reconstruction du pays après huit mois de guerre civile.
Selon de nombreux observateurs, les prochaines élections pourraient profiter aux organisations politiques religieuses, très bien organisées, aux dépens des partis laïcs.
S'adressant un mois après la mort de l'ancien dirigeant Mouammar Kadhafi, tué le 20 octobre à Syrte par les forces rebelles, le chef de la confrérie islamiste Souleiman Abdelkader a loué la rébellion et a invité les factions libyennes à s'unir.
"Reconstruire la Libye n'est pas le travail d'un seul groupe ou d'un seul parti mais de chacun d'entre nous suivant nos capacités", a-t-il déclaré devant 700 personnes rassemblées à Benghazi (est), berceau du soulèvement populaire contre le régime Kadhafi.
Ses propos laissent entendre qu'il pourrait soutenir l'idée d'un gouvernement intérimaire de technocrates que le Premier ministre désigné Abdurrahim El Keib tente de mettre en place.
"Peut-être que certains membres rejoindront (le nouveau cabinet) sur la base de leurs qualifications et leurs capacités. Mais nous ne nous y joindrons pas en tant que parti", a-t-il dit à Reuters après son discours.
Les Frères musulmans, dont le recrutement était secret et réservé à une élite sous l'ancien régime, comptent moins d'un millier de membres en Libye.
Les institutions et organisations islamistes, qui ont longtemps subi la répression du régime de Mouammar Kadhafi, affirment depuis sa mort être animées par la seule ambition de renforcer l'unité nationale et par les valeurs musulmanes.
François Murphy, Marine Pennetier pour le service français
|