27112011 Xinhua KINSHASA, 26 novembre (Xinhua) -- C'est sur fond de violences et de tension qu'a pris fin samedi la campagne électorale des scrutins présidentiels et législatifs en République démocratique du Congo (RDC).
Dans la matinée, la ville de Kinshasa a été le théâtre de violents affrontements entre les militants de l'Union pour la démocratie et le Progrès Social (UDPS) de M. Etienne Tshisekedi et les partisans du Parti Lumumbiste Unifié (PALU) de l'ancien Premier ministre Antoine Gisenga. Ces affrontements qui se sont produits dans les communes de Limete et de Matete, sur la route de l'aéroport international de NDjili, ont fait une vingtaine de blessés dont 12 grièvement.
"Des combattants de l'opposition qui se rendaient à l'aéroport international de Ndjili pour accueillir leur leader, Etienne Tshisekedi, en provenance de la province du Bas-Congo, se sont affrontés aux militants du Palu devant leur siège de Limete, sur la route dans l'aéroport international de Ndjili", a déclaré samedi un responsable de la Police Nationale Congolaise (PNC).
"La PNC est intervenue pour mettre fin à ces violences qui a paralysé la circulation dans cette partie de Kinshasa", a-t-il ajouté.
Dans certains quartiers populaires de Kinshasa, des militants de partis politiques ont dressé des barricades pour défier les éléments de la Police nationale congolaise qui patrouillaient toute la journée à travers la ville.
D'autres militants des partis auxquels se sont joints des badauds se sont livrés à la destruction des affiches des candidats de la majorité présidentielle et de l'opposition.
"La ville de la province de Kinshasa est sous forte tension, je crois qu'il faut que les autorités prennent de mesures rapides pour stopper le spirale de la violence. Sinon nous allons connaître des situations plus dramatiques", a déclaré samedi M. Guy Aguami, candidat à la députation nationale.
En raison de l'escalade de violences à Kinshasa, le gouverneur de la ville, M. André Kimbuta avait décidé d'annuler toutes les manifestations publiques et politiques prévues ce samedi à travers la ville.
Samedi, les candidats Joseph Kabila, Etienne Tshisekedi et Vital Kamerhe devaient faire leurs derniers meetings de campagne à Kinshasa. Vendredi dernier déjà , des affrontements entre les militants de l'opposition et ceux de la Majorité présidentielle dans la commune de Matete ont fait une dizaine de blessés
Plusieurs centaine de militants de la majorité présidentielle, en l'occurrence les membres du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) ont pris d'assaut le petit aérodrome de Ndolo, en plein centre de Kinshasa, pour accueillir le président Joseph Kabila qui revenait de Matadi, chef-lieu de la province du Bas-Congo où il a été en campagne. A sa descente d' avion, le président Joseph Kabila n'a pas voulu faire de commentaire sur les actes violents survenus à Kinshasa.
Un peu plus tard dans la soirée, le président de l'UDPS, Etienne Tshisekedi, a atterri à l'aéroport international de Ndjili, accueilli sous les acclamations d'une foule immense ainsi des membres des partis de l'opposition.
Profitant de l'annonce officielle de fin de la campagne électorale, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Daniel Mulunda, a lancé samedi, à la Radio télévision nationale congolaise (RTNC), un appel au calme et a demandé aux leaders de différents partis politiques d'empêcher leurs militants de se livrer à des actes de violences.
"Nous appelons tous les leaders des partis politiques et tous les Congolais au calme et la paix. La CENI vous garantit que les élections auront bel et bien lieu ce lundi 28 novembre 2011 à travers touts la République démocratique du Congo", a conclu M. Daniel Ngoy Mulunda.
Pour un grand nombre d'observateurs, ces violences de samedi survenues à 48 heures des élections sont les signes des tensions qui pourraient subvenir après la proclamation des résultats.
"Il faut donc une bonne gestion et une organisation transparente et crédible des élections pour éviter que le pays bascule à nouveau dans un cycle de violences avec des conséquence incalculables pour la pays et touts la sous région de l'Afrique centrale", a souligné M. Roger Seck Mento, de l'Institut congolais d'étude stratégique et environnementale.
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