27112011 Yahoo.fr De Rabat au Caire, en passant par Alger et Tunis, le même discours a tendance à se répandre dans les milieux démocrates et modernistes: les Etats-Unis conspireraient pour que l'islamisme politique s'installe définitivement à la tête des pays d'Afrique du nord. L'objectif? Garantir la stabilité de cette région à long terme en la dotant de gouvernements qui seraient enfin légitimes aux yeux de leurs propres populations. Il faut le dire, cette thèse n'est pas nouvelle. Cela fait des années que l'Oncle Sam est régulièrement accusé de vouloir favoriser l'émergence de pouvoirs islamistes «soft» en lieu et place de régimes dictatoriaux qui ont démontré, comme ce fut notamment le cas pour la Tunisie ou pour l'Egypte, qu'ils étaient de plus en plus impopulaires. Mais la récente victoire électorale du parti islamo-conservateur Ennahdha en Tunisie et celle annoncée des Frères musulmans en Egypte - en attendant que le nouveau régime libyen ne clarifie ses intentions - ont renforcé la thèse d'une main étasunienne agissant secrètement dans les coulisses pour imposer aux peuples arabes un nouvel ordre islamiste.
Ainsi, à Tunis, nombreux sont les adversaires d'Ennahdha qui mettent en cause les Etats-Unis pour avoir facilité la récente victoire électorale du parti religieux. Il suffit de tendre l'oreille ici et là pour entendre des accusations qui attendent néanmoins d'être étayées par des preuves. Petit florilège : «Les Américains ont permis au Qatar de financer Ennahdha», «Les Américains veulent installer les islamistes parce qu'ils ont le modèle de l'Arabie Saoudite en tête», «Des experts américains ont aidé Ennahdha à organiser et à bien mener sa campagne électorale».
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