27112011 Yahoo.fr RABAT (AP) — Les premiers résultats partiels des élections législatives anticipées de vendredi au Maroc, annoncés samedi par l'agence de presse officielle, font apparaître une forte progression des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD).
D'après ces résultats partiels portant sur 50 des 395 sièges de la Chambre des représentants, la chambre basse du Parlement, le PJD a obtenu jusqu'à présent 40% des sièges.
Les Marocains ont été appelés aux urnes vendredi pour des élections législatives anticipées, premier scrutin dans le pays après les réformes constitutionnelles adoptées en juillet et les manifestations pour la démocratie du début d'année.
Selon le ministère de l'Intérieur, le taux de participation a atteint 45%, supérieur à celui des dernières élections législatives en 2007 (37.
Près de 13,5 millions d'électeurs ont été appelés à désigner les 395 membres de la Chambre des représentants, la chambre basse du Parlement, pour cinq ans. Le Mouvement du 20-Février pour la démocratie a boycotté le scrutin, estimant que la monarchie au pouvoir refusait tout réel changement.
Comme d'autres pays du monde arabo-musulman, le Maroc a été le théâtre de manifestations réclamant davantage de démocratie au cours du premier semestre 2011. Le roi Mohammed VI a répondu en réformant la Constitution et en avançant la date des élections.
Selon la nouvelle Constitution adoptée par référendum en juillet, le parti comptant le plus d'élus formera le gouvernement, alors que jusqu'ici le palais désignait une formation chargée de mettre sur pied une coalition.
Les islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) apparaissent en forte progression, même si leur capacité à changer les choses face au pouvoir du roi suscite des interrogations. Le PJD se présente comme un parti modéré, qui prône la lutte contre la corruption et soutient sans réserve la monarchie.
Principal concurrent du PJD, le Rassemblement national des indépendants (RNI) du ministre des Finances Salaheddine Mezouar est à la tête d'une coalition regroupant sept autres partis pro-monarchie. M. Mezouar a dit espérer que sa coalition arriverait en tête et exclut toute alliance avec les islamistes.
Contrairement à ce qui s'est passé en Tunisie, où les premières élections issues des révoltes du "printemps arabe" se sont tenues le 23 octobre dans une ambiance enfiévrée, la campagne électorale a été étrangement discrète. Le scrutin a suscité une certaine indifférence, de nombreux Marocains n'en espérant semble-t-il aucun réel changement. La France s'est félicitée samedi "du bon déroulement des premières élections législatives au Maroc depuis la révision de la constitution, le 1er juillet 2011".
"La campagne s'est déroulée dans le respect des règles démocratiques en donnant lieu à de nombreux débats, notamment dans les médias audiovisuels avec la participation de l'ensemble des partis politiques. Selon le ministère de l'Intérieur marocain, le taux de participation s'est élevé à 45%, taux supérieur à celui des dernières élections législatives de 2007", note le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
"La France salue le processus ambitieux de réformes politiques, économiques et sociales engagé par le Roi Mohammed VI. Elle se tient naturellement aux côtés du Maroc, pays ami et allié indéfectible, pour l'accompagner dans ses réformes et forme le voeu que la formation du futur gouvernement, dans le cadre de la nouvelle constitution, puisse s'accompagner de nouveaux progrès et de nouvelles réussites", ajoute le Quai d'Orsay. AP
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