30112011 Xinhua NAIROBI, 29 novembre (Xinhua) -- Le Kenya a minimisé mardi les querelles diplomatiques avec le Soudan après une décision de la Cour suprême du Kenya d'arrêter le président soudanais s'il entre dans le pays d'Afrique orientale.
Selon une déclaration du ministre kenyan des Affaires étrangères Wetangula Moses, le différend actuel ne va pas saper les relations cordiales entre les deux pays amis. «Le gouvernement du Kenya exprime donc sa profonde inquiétude devant la décision de la Haute Cour très peu serviables et fera tout en son pouvoir pour s'assurer que la décision ne porte pas atteinte aux relations très cordiales et fraternelles qui existent entre le Kenya et le Soudan », a déclaré Wetangula.
Khartoum a expulsé lundi l'ambassadeur kenyan Robert Mutua au Soudan après la décision de la Cour suprême du Kenya d'arrêter le président soudanais Omar Al-Béshir s'il était dans le pays et le remettre à la Cour pénale internationale pour répondre à des accusations de crime de génocide et de la guerre.
«Le Kenya n'a pas, par conséquent envisagé une mesure de rétorsion. En effet, le Kenya estime que de telles actions précipités et regrettables, peuvent avoir été engendrées par le mécontentement du gouvernement soudanais avec la décision de la cour suprême», a déclaré le ministre.
Auparavant, le ministère des Affaires étrangères du Soudan avait déclaré que la décision du tribunal de grande instance était liée à la politique intérieure du Kenya et n'affecterait pas les relations bilatérales.
Soudan ne reconnaît pas l'autorité de la CPI et le président soudanais a bafoué les mandats d'arrêt en effectuant des multiples voyages à l'étranger, mais surtout aux pays qui ne sont pas membres de la CPI.
L'ambassade du Soudan au Kenya a déclaré mardi qu'il était déçu par la décision du tribunal de grande instance qui a déclenché les querelles diplomatiques avec Khartoum.
L'ambassade a déclaré que la décision a sérieusement endommagé les relations entre les deux pays, ajoutant que le Soudan a déclaré que le Kenya devrait se conformer à une décision rendue par les pays africains membres de l'Union africaine de ne pas coopérer avec la CPI dans l'arrestation d'Al-Béchir s'il visite d'autres pays africains.
La CPI a délivré en 2009 son premier mandat d'arrêt contre Al- Béchir sur cinq chefs d'accusation de crimes contre l'humanité et deux chefs d'accusation de crimes de guerre.
Un deuxième mandat a été lancé en 2010 sur trois chefs d'accusation supplémentaires de génocide. Le Kenya est partie au Statut de Rome qui a créé la CPI.
La CPI a fait valoir que le Kenya est obligé en tant qu'Etat membre d'arrêter le président soudanais. Les responsables de la cour basée à La Haye ont déclaré que si le Kenya ne se conforme pas avec le mandat de la CPI, elle peut signaler le Kenya au Conseil de sécurité de l'ONU.
Al-Béchir est entré en territoire kényan une fois depuis qu'il fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI en août 2010. C' était pour assister à la célébration de la nouvelle constitution du Kenya.
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