20111201 Xinhua ABIDJAN, 30 novembre (Xinhua) -- Le transfèrement de l'ex président ivoirien Laurent Gbagbo devant la Cour pénale internationale (CPI) est une "leçon" pour les dirigeants du monde, estime le Premier ministre ivoirien, Guillaume Soro, qui souligne que "l'on ne peut pas diriger et commettre des crimes de sang impunément".
Le transfèrement mardi de Laurent Gbagbo à la CPI de La Haye est "une leçon pour les dirigeants de ce monde en ce siècle nouveau où l'universalité de la démocratie s'impose à toutes les nations", a déclaré Guillaume Soro, à l'ouverture d'un conseil des ministres mercredi à Abidjan.
C'est aussi un "signal que l'on ne peut se jouer du peuple indéfiniment, qu'aucun dirigeant ne peut commettre impunément des crimes de sang", a-t-il ajouté.
Pour Guillaume Soro, c'est l'absence de repentance et le manque d'humilité de Laurent Gbagbo et de ses partisans qui l'ont conduit à la CPI.
Selon lui, de tout le temps de sa détention à Korhogo (nord), Laurent Gbagbo n'a entrepris aucune démarche en vue de nouer le dialogue avec le président Alassane Ouattara.
"Au contraire, des mots d'ordre extrémistes ont été donnés par avocats interposés pour entraver la normalisation en cours", dénonce M. Soro.
"Si le parti de Laurent Gbagbo était représenté au gouvernement, s'il participait aux législatives et s'engageait dans la vraie réconciliation, ce serait autant d'espace et d'arguments qui auraient permis de tracer un tout autre destin pour son leader", estime le Premier ministre.
Incarcéré à La Haye depuis mardi, suite à un mandat d'arrêt international du procureur de la CPI lancé contre lui, Laurent Gbagbo est poursuivi pour "vol, violence sexuelle, persécution et actes inhumains" commis lors des meurtriers affrontements liés à l'élection présidentielle de novembre dernier.
Ces quatre chefs d'accusation relèvent de crimes contre l'humanité, selon la CPI.
Le refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, après avoir perdu l'élection présidentielle avait plongé la Côte d'Ivoire dans une grave crise post-électorale qui a fait plus de 3.000 morts.
La guerre a pris fin avec l'arrestation le 11 avril de M. Gbagbo par les forces pro-Ouattara, appuyées par les forces françaises et de l'Onu, après deux semaines de combats à Abidjan.
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