Afrique, Nord : Un expert chinois juge dommage que les revendications en Afrique du Nord soient manipulées (INTERVIEW)
le 03/12/2011 10:17:02
Afrique, Nord

3122011
Xinhua
YAOUNDE, 2 décembre (Xinhua) -- Politologue enseignant à l'Université des affaires étrangères en Chine, Mme Qi Jianhua a jugé dans un entretien à Xinhua à Yaoundé lors d'un forum scientifique sur la coopération sino-africaine, dommage que les revendications en Afrique du Nord soient manipulées de l'extérieur.



Chef d'une délégation d'experts chinois pour participer à cette réflexion organisée jeudi et vendredi par l'ambassade de Chine au Cameroun en partenariat avec l'Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC)'IRIC, Mme Qi s'est également indignée des critiques non fondées accusant la Chine d'ignorer les droits de l'homme dans sa coopération avec les pays africains.

Question : Quelle importance attribuée au forum scientifique sur la coopération sino-africaine organisé ces jeudi et vendredi à l'IIRC ?

Réponse : C'est une très bonne occasion de faire des échanges entre les deux peuples, de mieux se connaître les uns et les autres. En tout cas, mon intérêt c'est de faire savoir ce qui est important en réalité dans la coopération économique et politique sino-camerounaise puis sino-africaine. J'ai expliqué ce que c'est que le terme de développement scientifique qui comprend la place centrale du développement, la place centrale de l'homme et puis l'importance de la construction d'une société harmonieuse, l'importance des réformes et de l'ouverture et encore la coopération qui est nécessaire pour maintenir la paix et le développement international. Je pense que c'est ça qui est très important pour faire comprendre à nos amis camerounais ce que c'est que la Chine.

Q : Avez-vous le sentiment que cette coopération répond à toutes les attentes en Afrique ?

R : Je pense que oui, mais je rencontre de temps en temps les Africains qui viennent en Chine, ils connaissent vraiment très peu la Chine, surtout les aspects politique, idéologique et social. C'est important de faire savoir.

Q : Il y a beaucoup de critiques qui sont faites à la Chine de ne pas prendre en compte la dimension des droits de l'homme dans sa coopération avec l'Afrique. En votre qualité de politologue, que répondez-vous ?

R : Je ne suis pas d'accord sur cette ignorance des droits de l'homme dans la coopération. Les pays africains ont besoin de la Chine pour se développer. Au moment où la Chine commence à coopérer avec les pays africains, c'est le moment où l'Afrique est très très marginalisée, surtout après les conflits, les guerres, etc. Et comme la Chine a commencé à penser à l'Afrique et qu'elle a des moyens pour aider l'Afrique, alors on fait des efforts pour enrichir la coopération. C'est une coopération qui donne des résultats vraiment gagnant-gagnant. Et puis, toutes les deux parties ont l'intention de renforcer cette coopération. Les droits de l'homme, ce n'est pas un problème. Il existe probablement des problèmes, surtout certains Chinois qui ne sont pas très attentifs à l'écoute des Africains ou bien à l'emploi des ouvriers africains, à cause des difficultés de communication ou de formation nécessaire. Dans les premiers moments, il existe certains problèmes. C'est quelque chose qui est réel. Mais de manière générale, ces critiques qui sont faites à l'égard de la Chine sont exagérées et ne tiennent pas compte de la réalité même de la coopération sino-africaine.

Q : Par rapport aux mutations de la scène politique internationale, quels sont, selon vous, les défis de cette coopération ?

R : Moi je pense que cela ne dérangera pas la coopération. Ce qui se passe dans le Nord de l'Afrique, je comprends ces mutations comme une aspiration populaire d'indépendance nationale économique. Parce qu'ils veulent avoir davantage d'ouverture par le peuple et une gouvernance par le peuple, c'est quelque chose de normal. Mais, c'est dommage que ces revendications qui s'accompagnent de troubles sociaux soient manipulées en réalité par derrière par certaines puissances qui aggravent beaucoup la situation. Pour les pays africains, quand on considère suffisamment les aspirations du peuple, les intérêts du peuple, il est nécessaire de faire des efforts pour assurer une gouvernance souhaitable, stable pour le développement qui est capital pour d'autres choses.

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