13122011 Jeune afrique Ardent défenseur de la démocratie, le cardinal Laurent Monsengwo fustige les irrégularités de l’élection présidentielle du 28 novembre en RDC. Mais l’archevêque de Kinshasa invite les contestataires à "ne pas se livrer à la violence".
Au service de l’Église, l’archevêque de Kinshasa Laurent Monsengwo n’hésite jamais à descendre sur le terrain politique quand la situation l’impose. Lundi 12 décembre, l’ecclésiastique n’a pas ménagé le président sortant Joseph Kabila, annoncé réélu par la Ceni vendredi dernier, en affirmant que « les résultats de l’élection présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) ne sont conformes ni à la vérité ni à la justice. »
Au cours de sa conférence de presse, le cardinal Laurent Monsengwo a demandé aux contestataires de «recourir aux voies de droit et de ne pas se livrer à la violence », en rappelant que dix-huit personnes ont déjà trouvé la mort dans des violences avant et pendant le scrutin du 28 novembre.
« Les observations de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) et d'observateurs nationaux et internationaux du scrutin posent sérieusement une question de crédibilité de ces élections, comme vient de l'attester le rapport du Centre Carter », a-t-il ajouté.
"Coup de force"
Apôtre de la démocratie et président entre 1992 et 1996 du Haut conseil de la République (érigé en Parlement de transition en 1994), l’archevêque de Kinshasa n’en est pas à son premier combat politique. Il avait dénoncé le « coup de force » de Joseph Kabila lors de la révision de la Constitution en janvier, qui institua l’élection présidentielle à un tour.
Dans le climat tendu de la période préélectorale, l’ecclésiastique avait aussi élevé la voix pour dénoncer la violence en déclarant au micro de RFI : « on se provoque, on s’arme de machettes, parfois de fusils, on casse et on brûle, comme si le but des élections était de détruire le pays plutôt que de la bâtir. »
En 2004, une rumeur avançait que Laurent Monsengwo serait candidat à l’élection présidentielle de l’année suivante. Ce à quoi le cardinal avait répondu : « Je n’envie pas le pouvoir politique, si je le voulais, je l’aurais pris en 1997 avec la chute de Mobutu. Mais je ne l’ai pas fait car mon pouvoir ecclésiastique est 1 000 fois supérieur. »
(Avec AFP)
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