14122011 Jeune afrique Les résultats de l'élection présidentielle en République démocratique Congo (RDC) sont désormais connus. La Commission électorale qui entretenait jusque-là un secret de Polichinelle a fini par sortir de son mutisme coupable.
Et, comme on pouvait s'y attendre, c'est le président sortant, Joseph Kabila, qui a été proclamé vainqueur avec près de 49% des suffrages exprimés, surclassant au superlatif son principal rival Etienne Tshisekedi qui totalise 33% des voix. Ainsi donc Kabila-fils rempile pour un nouveau mandat après dix ans d'exercice du pouvoir d'Etat.
RDC, Côte d'Ivoire, même combat
Et, au même moment, son adversaire Etienne Tshisekedi, s'est autoproclamé président, sitôt après la proclamation officielle des résultats. Comme ce fut le cas en Côte d'Ivoire avec toutes les péripéties que l'on a connues, la RDC débouche sur un régime dyarchique où deux individus, qui se vouent une haine morbide, se proclament présidents dans un même Etat.
Le second tour de la présidentielle du 28 novembre 2010, en Côte d'Ivoire, et le scrutin couplé du 28 novembre 2011 en RDC auront apporté aux peuples des deux pays misères et souffrances. Déjà , on dénombre plus de cinq morts sur le carreau lors des violences qui ont suivi la proclamation des résultats en République démocratique du Congo, et cela, sans compter les nombreuses vies fauchées depuis le début du processus électoral.
«Tristes tropiques», écrivait si ingénieusement l'anthropologue français Claude Lévis-Strauss. Le peuple congolais qui en avait assez des turpitudes de ses hommes politiques, voit ainsi ses souffrances prolongées à l'infini, lui qui croyait pourtant vaincre le signe indien à travers ces élections longtemps attendues.
Un scrutin gangrené par la fraude
En tout cas, en observant de très près le processus électoral en République démocratique du Congo, on se rend compte que seule la fraude a triomphé, le peuple, lui, étant sorti perdant.
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