Niger : l'opposition veut une "enquĂȘte indĂ©pendante" sur la mort de deux personnes
le 18/12/2011 09:31:13
Niger

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Jeune afrique
L'opposition nigĂ©rienne a rĂ©clamĂ© samedi Ă  Niamey une "enquĂȘte indĂ©pendante" sur la mort de deux personnes dĂ©but dĂ©cembre Ă  Zinder (centre-est) lors de heurts entre manifestants et forces de l'ordre.






"Nous demandons instamment au prĂ©sident de la RĂ©publique (Mahamadou Issoufou) qu'une enquĂȘte indĂ©pendante soit diligentĂ©e pour situer toutes les responsabilitĂ©s afin de condamner les coupables de ces crimes odieux", a dĂ©clarĂ© lors d'un meeting SeĂŻni Oumarou, prĂ©sident du Mouvement national pour la sociĂ©tĂ© de dĂ©veloppement (MNSD), parti de l'ex-chef de l'Etat Mamadou Tandja, renversĂ© en 2010 par un putsch.

"La réponse violente, inappropriée et disproportionnée des autorités aux manifestations pacifiques de Zinder est inacceptable et impardonnable", a estimé M. Oumarou devant plusieurs centaines de personnes rassemblées face au Parlement (centre-ville).

Un autre opposant, l'ancien chef de l'Etat Mahamane Ousmane (1993-1996), a assisté au meeting.

"Au secours Tandja, le pouvoir d'Issoufou déraille", lançait un manifestant, brandissant un portrait du président déchu.

Deux personnes, un lycéen et une femme, ont été tuées les 6 et 7 décembre au cours d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre à Zinder, deuxiÚme ville du Niger.

Selon le gouvernorat de Zinder, les forces de l'ordre avaient tentĂ© de disperser des attroupements aux alentours du palais de justice, oĂč se tenait le procĂšs d'Aboubacar Mahamadou, un homme politique proche de M. Tandja et Ă©crouĂ© la semaine derniĂšre Ă  Zinder.

Le meeting de samedi visait initialement à exiger la libération d'Aboubacar Mahamadou. Finalement, celui-ci a été remis en liberté et est apparu aux cÎtés de MM. Oumarou et Ousmane.

Il avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© le 25 novembre aprĂšs avoir Ă©tĂ© accusĂ© de prĂ©parer des manifestations de protestation contre l'arrivĂ©e du prĂ©sident Issoufou Ă  Zinder pour l'inauguration de la premiĂšre raffinerie de pĂ©trole du pays.

Dans un discours radiotélévisé samedi soir, à l'occasion du 53e anniversaire de la proclamation de la République qui sera célébré dimanche, le chef de l'Etat a "salué la mémoire" de la femme et du lycéen "morts dans des conditions injustes et révoltantes".

"D'ores et dĂ©jĂ , j'ai fait prendre des mesures conservatoires et une enquĂȘte est en cours pour faire toute la lumiĂšre sur ces Ă©vĂ©nements. Les responsabilitĂ©s seront Ă©tablies et les sanctions consĂ©quentes seront prises", a promis M. Issoufou.

Plusieurs hauts responsables de la police ont Ă©tĂ© limogĂ©s dans le cadre de l'enquĂȘte officielle ouverte aprĂšs les Ă©vĂ©nements de Zinder. Le policier auteur prĂ©sumĂ© du tir qui a tuĂ© la femme a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© et le chef de la police de Zinder suspendu.

Selon les médias privés, la femme avait été touchée par une "balle perdue". Le lycéen est décédé des suites de "traumatismes crùniens" causés par le jet d'une grenade lacrymogÚne.

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