Algérie : le Brigadier anti-émeute, homme de l'année 2011
le 20/12/2011 10:29:41
Algérie

20122011
Yahoo.fr
Pour le célèbre magazine Time, l'homme de l'année 2011 est «Le Manifestant». Qu'il soit le révolutionnaire arabe, le jeune de Occupy Wall Street, le Russe en colère ou l'Indigné de Hessel. D'où l'exercice de style: qui est l'homme de l'année 2011 en Algérie? Des pistes s'offrent et s'épuisent. D'abord le Manifestant. Sauf qu'en Algérie, singularité de la région, il n'y a pas eu de grandes manifestations pro-démocratie. Le manifestant a tenté d'exister puis a été réduit en plusieurs manifestants avant d'être réduit à l'émeutier puis à rien du tout. L'immolé? Oui, mais c'est une figure tunisienne et une tragédie banalisée algérienne. Il y a eu des immolés en Algérie mais sans suite. Ils n'ont pas changé l'histoire. Le chroniqueur a expliqué un jour qu'il s'agit de mauvaise synchronisation:Bouazizi aurait brûlé vainement à l'époque de Bourguiba. Pour que l'immolation ait un sens, il lui faut un Ben Ali.


Chez nous, le «Bourguibisme» est ambiant, avec ses soucis de santé et ses rumeurs. Donc, l'immolé n'est pas l'homme de l'année. Que reste-t-il? Le réformateur. Là aussi c'est un ratage: il n'y a pas eu des réformes en Algérie. Malgré ce que dit l'ENTV( la télévision publique algérienne). Juste des ruses, des amendements, des lois et des codes. Sans réformes vraies, le Réformateur est une figure abstraite. Il n'y a pas eu ni de Mandela ni de Churchill en Algérie. Le régime n'a pas réformé mais a pris des précautions. Donc, passons.

Le chômeur, sans repère et sans avenir, homme de l'année en Algérie?

Que reste-t-il ? Le Harrag (brûleur de frontière): déjà lauréat du prix l'année passée. L'émeutier? Déjà sélection l'année d'avant. Le mot «Dégage»? Oui, mais ce n'est qu'un mot quand il n'est pas crié.

Format imprimable Envoyer cet article ŕ un ami Créer un fichier PDF ŕ partir de cet article
Les commentaires appartiennent Ă  leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.