20122011 Yahoo.fr Il apparaît partout: en graffiti sur les murs du Caire, sur la statue d'un lion sur le pont Qasr al-Nil à l'entrée de la place Tahrir, et surtout sur les visages des manifestants. Partout le cache-il représente les sacrifices et la lutte des manifestants en Egypte qui depuis janvier, combattent pour acquérir leur liberté. Alors que plus de cinq cent manifestants ont été blessés et dix autres tués lors des affrontements du week-end du 17 et 18 décembre sur la place Tahrir, le cache-oeil apparaît comme le nouveau symbole de la révolution en Egypte.
Il est le reflet de la colère à l'encontre du Conseil suprême des forces armées (CSFA), le conseil militaire qui dirige l'Egypte depuis le départ d'Hosni Moubarak le 11 février dernier. C'est ce Conseil suprême des forces armées que les révolutionnaires dénoncent et dont les manifestants réclament le départ. Depuis janvier dernier, plus de 80 personnes ont perdu un oeil à cause des tireurs d'élite du CSFA, qui ciblent les têtes des manifestants. Parmi eux,Ahmed Harara, blogueur et activiste égyptien qui s'est fait connaître pour son cache-oeil labellisé «28 janvier», date à laquelle Ahmed Harara a perdu son premier oeil. Car en novembre dernier, à la suite des manifestations pré-électorales, ce dentiste de 31 ans est visé une nouvelle fois à la tête par les snippers du CSFA et perd son deuxième oeil. Son combat pour la liberté lui vaut d'être cité parmi les personnalités 2011 par le magazine américain Time, qui a désigné le manifestant comme personnalité de l'année.
Outre les balles en caoutchouc ou en plomb utilisées, les gaz lacrymogènes sont aussi à l'origine de ces mutilations. Aussi, les adolescents égyptiens arborent le cache-oeil comme marque de respect envers ceux qui ont perdu un oeil dans les altercations avec la police et l'armée. Selon le site Egypt Independent, une marche pacifiste a même eu lieu le 1er décembre au Caire en guise de solidarité avec ces victimes.
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