21122011 Jeune afrique Une coalition regroupant des partis de l'opposition et des mouvements rebelles tchadiens basée en France a demandé mardi à la France de "cesser son soutien" au président Idriss Deby dans le cadre de la demande de levée d'immunité du principal opposant Saleh Kebzabo.
Le Conseil national pour le changement et la démocratie (CNCD) "appelle la France a cesser son soutien au pouvoir absolu d'Idriss Deby Itno (. . . ) le député Saleh Kebzabo est dans la ligne de mire du général Idris Déby Itno (. . . ) Une tentative de levée l'immunité parlementaire de M. Kebzabo est en cours. Dans notre pays où, le crime politique est institutionnalisé, nous avons toutes les raisons de croire que cette cabale contre l'opposant n'augure rien de bienveillant", selon le texte.
Lundi, les députés tchadiens ont voté par 162 voix pour, 11 contre et 11 abstentions la création d'une commission chargée de l'examen de levée de l'immunité parlementaire de M. Kebzabo dans le cadre de violences ayant fait 13 morts en septembre à Matta/Leré (sud).
Quatre notables, accusés d'enlèvement d'enfants, y avaient été lynchés par des habitants du village, près de la frontière camerounaise.
Quarante-sept personnes avaient été arrêtées après le lynchage. Neuf d'entre elles étaient mortes en détention dans des conditions encore non élucidées. M. Kebzabo, leader de l'Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR) avait conduit une commission parlementaire sur le sujet.
Egalement porte-parole adjoint, de la Coordination des partis politiques pour la défense de la constitution (CPDC) dont le porte-parole reste Ibni Oumar Mahamat Saleh, arrêté par des militaires tchadiens et disparu depuis le 3 février 2008, M. Kebzabo est accusé par la veuve du chef de village lynché, Lahr-Idi Pabamé Massamba, d'avoir diffamé la mémoire de son mari.
Dans le cadre de cette même affaire, le président de l'ONG Droits de l'Homme Sans Frontières (DHSF) Deuzoumbé Daniel Passalet, arrêté lundi pour déclaration "calomnieuse" a été écroué mardi en attendant d'être jugé. Il risque un maximum de cinq ans de prison.
M. Passalet avait affirmé lundi à la presse que Mme Pabamé Massamba, "avait été enlevée par des militaires armés" parce qu'elle voulait retirer sa plainte en diffamation contre Kebzabo.
Selon le procureur Mahamat Saleh Youssouf, Mme Pabamé Massamba "a apporté un démenti formel par rapport à cette déclaration".
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