24122011
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ISTANBUL (Reuters) - Le Premier ministre turc a accusé vendredi la France d'avoir commis un génocide en Algérie dans les années 1940-1950, au lendemain du vote à Paris d'une proposition de loi pénalisant la négation des génocides, notamment contre les Arméniens.




La Turquie, pour laquelle les massacres d'Arméniens de 1915 ne relèvent pas d'un génocide, a jugé inacceptable jeudi le texte adopté à l'Assemblée nationale et a rappelé son ambassadeur à Paris.

"En Algérie, à partir de 1945, on estime que 15% de la population algérienne ont été massacrés par les Français. C'est un génocide", a déclaré vendredi Recep Tayyip Erdogan à la télévision.

"Si le président français Nicolas Sarkozy ne sait pas qu'il y a eu un génocide, il devrait aller en parler avec son père, Pal Sarkozy. Son père a servi dans la légion (étrangère) française dans les années 1940. Je suis sûr qu'il aura beaucoup de choses à dire à son fils sur les massacres commis par les Français en Algérie", a-t-il ajouté.

Pal Sarkozy a qualifié les déclarations d'Erdogan de propos "complètement ridicules."

"Je n'ai jamais été en Algérie, je n'ai pas dépassé Marseille. Et j'étais pendant quatre mois à la légion", a-t-il dit à BFM TV.

Erdogan a annoncé jeudi l'annulation de toutes les rencontres politiques, économiques et militaires prévues avec la France ainsi que de l'autorisation accordée aux avions de chasse et aux bâtiments de guerre de l'armée française d'atterrir ou d'accoster en Turquie.

"Le vote au parlement français a montré à quel point le racisme, la discrimination et l'islamophobie ont atteint des dimensions dangereuses en France et en Europe, a-t-t-il déclaré vendredi. Nous prendrons des mesures graduées aussi longtemps que la France adoptera cette attitude."

Le président français a réagi vendredi en invitant les autorités turques à "respecter" les convictions de la France.

Jonathon Burch, Marine Pennetier pour le service français, édité par Gilles Trequesser