26122011
Jeune afrique
Quand la bombe a explosé dans leur église au Nigeria, à la fin de l'office de Noël dimanche, des blessés se sont précipités vers un prêtre pour recevoir l'extrême-onction. D'autres couraient se mettre à l'abri, dans les cris et la fumée.



"C'était vraiment terrible", dit le père Christopher Barde.

"Des gens sont venus vers moi, Père bénissez moi ! Idéalement c'est ce que font les catholiques, bénir les malades. Cela leur donne de la force. Si le blessé meurt, cela le réconcilie avec Dieu".

Les intestins d'un de ces blessés étaient visibles, dit-il.

Cinq attentats revendiqués par une secte islamiste ont ensanglanté les fêtes de Noël au Nigeria, faisant au moins 40 morts à travers le pays.

Le plus meurtrier a frappé dans la matinée l'église Ste Theresa à Madalla, en périphérie de la capitale Abuja.

L'explosion a déchiré son toit et fait des trous dans ses murs.

Au moins 35 personnes sont mortes ici et l'ont voit à l'extérieur du lieu de culte de grandes tâches de sang.

Le père Christopher Barde et d'autres religieux sont venus en aide aux blessés. Avant l'arrivée des ambulances, ils ont supplié les fidèles d'utiliser leurs voitures pour les évacuer mais la panique et la peur d'une autre explosion ont fait fuir tout le monde.

"Nous avons commencé à supplier les gens d'amener leur voiture mais ils avaient peur d'une autre explosion", témoigne Francis Aniezue, l'un des responsables de l'église.

"Nous avons utilisé les véhicules de l'église pour les évacuer". Il dit avoir "vu un homme appeler à l'aide, mais il a abandonné".

Le chaos s'est répandu après l'explosion. Des jeunes, en colère, ont allumé des feux et menacé d'attaquer un commissariat de police des environs. La police a tiré en l'air pour les disperser et a fermé l'accès d'une importante route pour permettre aux secouristes de faire leur travail.

Un autre prêtre, Isaac Achi, montre du doigt des voitures calcinées aux abords de l'église. Des gens sont morts à l'intérieur.

"Vous voyez, beaucoup de véhicules ont pris feu", dit-il. "Les propriétaires n'ont pas pu en sortir. La voiture que vous voyez là, sur la route, c'est une famille entière. Cinq personnes sont mortes à l'intérieur".

"On m'a expliqué que la femme n'avait pas pu venir à l'église, mais le mari et quatre enfants -- tous morts. Des femmes enceintes, des nourrissons, tout le monde a été touché", poursuit le père Achi.

Benjamin Ekwegbali, un travailleur social à l'église dit qu'il y avait des "corps partout".

"Quand la messe s'est terminée, nous sommes tous sortis. Je venais de passer devant l'église quand j'ai entendu une explosion. Un bruit très fort", témoigne-t-il.

"Tout a tremblé. Quand je me suis retourné pour voir ce qui s'était passé, il était difficile de voir quoi que ce soit. Tout était sombre, il y avait un feu, les gens couraient dans tous les sens".