Tanzanie : Un rassemblement de l'opposition réprimé dans le sang
le 08/01/2011 18:33:25

Au moins deux personnes ont été tuées par la police, mercredi 5 janvier, lors d'un rassemblement du Chadema, le principal parti de l'opposition. Plusieurs de ses dirigeants ont été arrêtés puis remis en liberté ce jeudi 6 janvier 2011.

(allafrica) -Selon les sources, entre deux et cinq membres du principal parti tanzanien d'opposition, ont été tués au cours d'une manifestation du parti Chadema, à Arusha dans le Nord du pays. La police, qui fait état de deux morts, avait arrêté le président du parti, son secrétaire général, ainsi qu'une cinquantaine de membres du Chadema.
Ce parti d'opposition protestait contre le résultat des élections municipales à Arusha. Les forces de l'ordre disent n'avoir eu d'autre recours que de tirer à balles réelles. « Des centaines de manifestants s'étaient postés devant notre commissariat, ils avaient des bidons d'essence et ils nous jetaient des pierres », a expliqué à RFI le commandant de la police régionale. Tobias Andegenye assure que ses hommes ont usé de grenades lacrymogènes et effectué des tirs de sommation, avant de viser la foule.
L'opposition, de son côté, dénonce « un usage injustifié et disproportionné de la force ». Les manifestants réclamaient la libération du président du parti et candidat malheureux à l'élection présidentielle du mois d'octobre 2010. Wilbrod Slaa et cinquante autres membres du Chadema ont été arrêtés pour avoir organisé un rassemblement en dépit de l'interdiction émise par les autorités. Ils ont été libérés sous caution jeudi 6 janvier en début d'après-midi.
Leur manifestation visait à dénoncer l'élection, selon eux « frauduleuse », du maire de la ville d'Arusha, remportée par un candidat du parti au pouvoir, le Chama Cha Mapinduzi (CCM). Elle s'inscrit dans un contexte de grogne générale liée aux coupures de courant, mais également aux restrictions portant sur la liberté d'expression et de rassemblement.
La Tanzanie a la réputation d'un pays stable et paisible. Les derniers affrontements meurtriers entre des manifestants et la police remontent à 2001 dans ce pays d'Afrique australe.

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