Algérie : le jour où l'on a volé la victoire aux islamistes
le 27/12/2011 10:37:21
Algérie

27122011
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Jeudi 26 décembre 1991. Il y a vingt ans... Comment oublier cette date? Celle du début d'une décennie noire, d'événements terribles et de traumatismes profonds. Ce jour-là, au premier tour des premières élections législatives pluralistes qu'a connu l'Algérie depuis l'indépendance, le Front islamique du salut (FIS, aujourd'hui dissous) rafle la mise. Il obtient 188 sièges (47,4% des voix) contre 25 pour le Front des forces socialistes (FFS) et 15 pour l'ex-parti unique, le Front de libération nationale (FLN).


Avec plus de 140 ballotages favorables, le parti est même pratiquement assuré de remporter la majorité absolue à l'issue du second tour prévu à la mi-janvier. Le 26 décembre ou jour de «l'urne fatale» comme avait titré un journal proche de l'extrême-gauche algérienne et opposé à la tenue d'élections dont on connaît la suite. Le 11 janvier 1992, le président Chadli Bendjedid, acculé par l'armée, est forcé de démissionner. Le scrutin est annulé. Les violences commencent presqu'aussitôt. Une nuit cauchemardesque tombe sur l'Algérie.

On connaît la sempiternelle question concernant ces élections. Fallait-il ou pas les annuler? Fallait-il, au nom de la démocratie, tordre le cou à cette même démocratie? Vingt ans et un Printemps arabe plus tard, les positions sont toujours aussi tranchées. Je m'en suis encore rendu compte récemment lors d'un débat public à propos des événements de 2011, notamment en Tunisie, en Egypte et en Libye, où la question algérienne s'est invitée et a failli monopoliser les débats. Le fait est que cette question de «l'annulation du processus électoral», expression consacrée en Algérie, reste à la fois douloureuse et polarisante. Elle nous divise encore entre Algériens. Elle peut pourrir une discussion et fâcher des amis d'autant qu'elle n'a toujours pas de réponse définitive.

Ces Ă©lections sont venues trop tĂ´t

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