28122011 Jeune afrique Le maire de Sacré-Coeur/Mermoz, à Dakar, et deux des commanditaires présumés de l'attaque le 22 décembre contre sa mairie ont vu leur garde à vue prolongée de quarante-huit heures. Dans l'opposition sénégalaise, des voix s'élèvent pour dénoncer un complot du pouvoir.
Les incidents politiques du 22 décembre à Dakar sont loin d'avoir fini de faire des vagues au Sénégal. Lundi, la garde à vue de trois personnes impliquées dans les incidents qui avaient fait un mort parmi les assaillants de la mairie de la commune de Sacré-Coeur/Mermoz à Dakar a été reconduite de 48 heures. Sont concernés la victime de l'attaque, le maire Barthélemy Dias, par ailleurs responsable de la section jeunes du Parti socialiste sénégalais, et deux des commanditaires présumés de l'assaut dont l'identité n'a pas été révélée par mesure de sécurité.
« Ces trois personnes ont été placées en garde à vue au commissariat central de Dakar le soir du 24 décembre, et la garde à vue a été prolongée de 48 heures (...) sur ordre du procureur de la République », a déclaré une source policière à l'AFP. Barthélemy Dias a reconnu être l'auteur des coups de feu qui avait entraîné la mort d'un jeune assaillant, tout en affirmant avoir agi en état de légitime défense.
Tentative d'assassinat
Le PS a annoncé avoir porté plainte pour tentative d'assassinat contre M. Dias. Selon ce parti, cinq véhicules remplis d'hommes de main armés du pouvoir sont à l'origine des violences. La police a quant à elle fait état de la présence de deux groupes rivaux et hostiles en face de la mairie le 22 décembre, avant que la situation ne dégénère, des coups de feu étant tiré avant l'arrivée des renforts.
Selon l'Agence de presse sénégalaise (APS), le père de Barthélémy Dias, lui-même opposant, a dénoncé la responsabilité du régime du président Abdoulaye Wade. « Barthélémy Dias est victime d'un complot. Nous sommes en face d'une préméditation, d'une embuscade, d'une attaque en bandes armées, montée par les hommes du pouvoir pour faire peur à tout le monde et mettre en place de la violence », a déclaré Jean-Paul Dias, chef du Bloc centriste Gaïndé (BCG), lors d'une conférence de presse lundi à Dakar.
« Ce n'est pas au Premier ministre et au ministre de l'Intérieur de parler de cette affaire. Leurs sorties ne font que cautionner la situation de violence qui commence à se mettre en place », a-t-il ajouté. Le ministre de l'Intérieur, Ousmane Ngom, avait déclaré dimanche soir que toute la lumière sera faite sur ces dérapages inacceptables.
(Avec AFP)
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