Maroc : BMCE et CM-CIC partagent leur matière grise
le 28/12/2011 09:31:34
Maroc

28122011
Jeune afrique
Les filiales de courtage des banques BMCE et CM-CIC rapprochent leurs services de recherche. Un partenariat sur lequel le groupe marocain compte s’appuyer pour développer son réseau en Afrique.






BMCE Capital aussi veut jouer la carte africaine. Fidèle à la stratégie de sa maison mère, actionnaire majoritaire de Bank of Africa, la banque d’affaires et société de Bourse marocaine entend développer un réseau continental pour accompagner les investisseurs institutionnels.

Égypte, Tunisie, Afrique du Sud, Nigeria, marchés régionaux d’Afrique de l’Ouest (Bourse régionale des valeurs mobilières, BRVM) et d’Afrique centrale… Les principales places du continent sont dans la ligne de mire du deuxième courtier marocain, qui compte déjà des filiales en Tunisie (Axis Capital Bourse), au Cameroun (BMCE Capital Cameroun) et sur la BRVM (Actibourse). « Nous voulons construire des partenariats dans ces pays, sur les volets actions, dette et recherche macroéconomique, afin de développer une offre Maghreb-Afrique pour nos clients », souligne Youssef Benkirane, président du directoire de BMCE Capital Bourse et vice-président du directoire de BMCE Capital.

Distribution croisée

Une stratégie qui passe par l’approfondissement du travail avec le broker français CM-CIC Securities, indirectement actionnaire de BMCE Capital (le groupe bancaire CM-CIC possédant 24,6 % du capital de BMCE Bank). « Nous sommes en train de faire converger notre recherche sur le modèle CM-CIC Securities, impliquant un format de publication, une méthodologie et des outils communs », explique Youssef Benkirane. Un standard sur lequel BMCE Capital compte s’appuyer pour son réseau africain. « Tout cela induit également une possibilité de distribution croisée, souligne Benkirane. Les institutionnels européens auront accès à notre recherche marocaine et africaine, et les Marocains pourront accéder à la recherche européenne et nord-américaine de CM-CIC Securities et de ses partenaires. »

Pionnier dans ce type de partenariat, CM-CIC Securities a mis en place un réseau de 10 courtiers européens, baptisé European Securities Network, regroupant 120 analystes et couvrant près de 800 valeurs. En Amérique du Nord, il travaille sur le même modèle avec Valeurs mobilières Desjardins, un canadien en pointe notamment sur les valeurs minières. De quoi donner de belles idées à BMCE Capital et, déjà, un nom pour son futur réseau : l’African Securities Network.

Uniformiser

Le courtier marocain fait partie des trois premiers acteurs locaux en matière de recherche. Son équipe d’une dizaine d’analystes couvre l’intégralité des valeurs cotées à la Bourse de Casablanca et publie régulièrement des études détaillées sur les plus importantes, ainsi que des notes sectorielles. Ailleurs, beaucoup de chemin reste à faire. Axis Capital Bourse a une capacité de recherche plus faible que son grand frère marocain, et celle du béninois Actibourse est plus limitée encore. « L’idée est, bien entendu, que nos filiales en Afrique publient davantage, en fonction du développement des différents marchés, mais il s’agit aussi d’uniformiser les méthodes de travail », souligne Benkirane, qui n’exclut pas, en complément des partenariats locaux, de bâtir une équipe de recherche consacrée à l’Afrique à partir de Casablanca Finance City.

« De plus en plus de fonds émergents investissent en Afrique, se réjouit Guillaume Angué, directeur général adjoint de CM-CIC Securities chargé du développement stratégique et de la recherche globale. Investir dans la recherche africaine est un bon pari à dix ans. » Pour faire connaître son engagement, le broker vient d’organiser à Paris une conférence sur le potentiel de l’Afrique et a produit à cette occasion, avec BMCE Capital, un document de 180 pages sur le continent. « Nous avons compté près de 200 participants extérieurs, surtout des investisseurs institutionnels, des entreprises et des consultants », ajoute Guillaume Angué.

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