28122011 Jeune afrique Le président nigérian Goodluck Jonathan s'est entretenu mardi avec le plus haut responsable musulman du pays qui a tenté de rassurer la population après des attentats revendiqués par la secte islamiste Boko Haram le jour de Noël qui ont fait une quarantaine de morts.
"Je veux assurer à tous les Nigérians qu'il n'y a aucun conflit entre les musulmans et les chrétiens, entre l'islam et la Chrétienté", a déclaré devant les journalistes le sultan de Sokoto (nord), Muhammad Sa'ad Abubakar, après s'être entretenu avec M. Jonathan pendant 90 minutes au palais présidentiel.
"C'est un conflit entre des gens diaboliques et des gens biens. Les (gens) biens sont plus nombreux que les diaboliques et donc ils doivent unir leurs forces pour les mettre en déroute, c'est ça le message", a poursuivi Sa'ad Abubakar, qui dirige le Conseil suprême pour les affaires islamiques du Nigeria.
Le président Jonathan ne s'est pas exprimé après la rencontre mais son conseiller pour la sécurité, Owoye Azazi, a appelé les chrétiens à ne pas se venger après la série d'attentats, dont le plus meurtrier a visé une église chrétienne de Madalla, près de la capitale Abuja, faisant 35 morts, dimanche.
"Nous sommes tous Nigérians. Il n'y a pas de conflit entre les communautés chrétiennes et musulmanes. La vengeance n'est pas la réponse, car si vous vous vengez, jusqu'où iront les violences ? Le Nigeria doit survivre en tant que nation", a insisté M. Azazi.
Le Conseil suprême pour les affaires islamiques du Nigeria a condamné ces dernières violences dans un communiqué. "Les agences de sécurité doivent arrêter les auteurs de ces actes lâches pour qu'ils affrontent les foudres de la loi, quelle que soit leur position, afin que cela dissuade les autres", souligne le texte.
Selon le Conseil, les autorités "doivent également prendre des mesures pour empêcher la répétition de tels actes lâches afin de créer une climat de sécurité pour les citoyens".
Saidu Dogo, responsable de l'association chrétienne du Nigeria pour les 19 états du nord a affirmé "qu'aucun pays n'a survécu à une guerre religieuse aussi le gouvernement doit faire quelque chose". Les chrétiens, a-t-il affirmé, sont inquiets, la sécurité a été renforcée autour des églises mais ils ne vont pas répliquer. Des groupes ont été formés pour surveiller tout trouble potentiel mais, selon lui, ils ne seront pas armés et signaleront tout comportement suspect à la police.
Une porte-parole du général américain Carter Ham, responsable du commandement militaire US pour l'Afrique, avait fait état d'une inquiétude permanente à propos des capacités opérationnelles croissantes du groupe appelé Boko Haram et et de ses intentions annoncées de collaborer plus étroitement avec d'autres organisations terroristes.
Revendiqués par la secte Boko Haram, les attentats de Noël qui ont fait une quarantaine de morts, dont 35 dans une église catholique près de la capitale fédérale, Abuja, font craindre une escalade.
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