31122011 Xinhua YAOUNDE, 29 décembre (Xinhua) -- Les ravages multipliés des mouvements intégristes dans des pays voisins, dont la secte islamiste Boko Haram au Nigeria qui vient d'endeuiller des familles par une série d'attentats lors de la fête de Noël et d'Al- Qaïda du Maghreb islamique (AQMI), ont animé les entretiens entre les présidents camerounais Paul Biya et tchadien Idriss Deby Itno jeudi à Yaoundé.
Lors d'une courte visite de travail d'Idriss Deby Itno à Yaoundé, les deux dirigeants d'Afrique centrale ont exprimé par des allusions implicites leur préoccupation face à la montée de ces organisations terroristes. Se félicitant de l'apaisement des tensions sociopolitiques au Tchad, Paul Biya a appelé à "rester attentifs aux conséquences des bouleversements intervenus au Nord de notre continent".
"Il n'y est en effet de l'intérêt de personne qu'une zone d'instabilité s'installe à proximité de nos frontières septentrionales. A cet égard, notre solidarité est de la plus haute importance", a souligné le chef de l'Etat camerounais après avoir souhaité que le peuple libyen résolve pacifiquement ses problèmes.
Il a insisté sur la solidarité face à ces menaces et pour garantir la sécurité transfrontalière, menacée selon le président tchadien à présent par la grande criminalité et le grand banditisme, deux "phénomènes qui mettent à mal la vie des personnes et perturbent les échanges commerciaux entre nos deux pays", a déploré Deby Itno.
Le dirigeant tchadien a, à son tour, souhaité que se réunissent les commissions mixtes de sécurité transfrontalière et des frontières pour se pencher sur ce problème fort préoccupant dans le contexte des actions de Boko Haram au Nigeria voisin.
"Il va de soi que dans un contexte d'environnement troublé, il nous faut nous préserver des écueils de ce qui se passe tout autour de nous et devrions réfléchir sur la meilleure méthode pour que nos services se mettent réellement au travail pour combattre ce phénomène", a-t-il déclaré.
Le président Deby Itno, qui a annoncé la tenue du prochain sommet des chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) en janvier 2012 à N'Djamena après une année creuse en 2011, a aussi plaidé pour la sauvegarde du lac Tchad qui, d'après lui, fait vivre directement plus de 30 millions de personnes. "Sa disparition causera un désastre écologique aussi bien pour l'Afrique que pour l'humanité", a-t-il dit.
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