A la veille du référendum plus de 120.000 Sud-Soudanais ont fui le Nord du pays
(allafrica) - A deux jours du référendum sur l'autodétermination du Sud-Soudan, des milliers de Sud-Soudanais quittent le Nord poussés « par la peur », a indiqué vendredi le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR).
« Plus de 120.000 personnes ont quitté le Nord du Soudan pour joindre le Sud-Soudan. Le Haut commissariat pour les Nations Unies (HCR) a déployé son assistance pour plus de 35.000 personnes. En moyenne, 2.000 personnes par jour passent la frontière entre le Nord et le Sud Soudan », a déclaré la porte-parole du HCR, Melissa Fleming, lors d'une conférence de presse à Genève.
« Nous anticipons qu'un nombre beaucoup plus important de Sud-Soudanais vont revenir dans les mois à venir après le référendum. Nombre de personnes qui ont vécu au Nord pendant des années déclarent avoir rejoint le Sud par peur », a-t-elle ajouté.
Le HCR a exprimé son inquiétude quant au risque de voir après le référendum de nombreux Sud-Soudanais restés au Nord sans nationalité. Entre un et deux millions de Sud-Soudanais vivent au Nord Soudan, estime l'agence onusienne.
Dans un rapport sur la situation au Sud-Soudan rendu public vendredi, Ban Ki-moon a listé les priorités qui devraient être abordées et réglées rapidement après le scrutin.
« Pour garantir un atterrissage en douceur à la fin du processus référendaire et de la période de transition, les parties à l'Accord de paix global doivent s'entendre sur des questions qui seront cruciales pour la suite, notamment le partage des richesses, la gestion des avoirs et des dettes, la citoyenneté et les dispositions concernant la sécurité des frontières. Il est essentiel que les parties parviennent, avant le référendum, à un accord-cadre d'ensemble sur ces questions décisives », a-t-il déclaré dans son rapport.
Selon le chef de l'ONU, l'une des questions les plus pressantes pour l'après-référendum est celle de la citoyenneté. « Les changements qui pourraient être apportés à leurs droits, notamment en matière d'emploi et de propriété, à la suite du référendum constituent une préoccupation majeure pour les Sud-Soudanais qui vivent dans le Nord et pour les Soudanais originaires du Nord qui vivent au Sud-Soudan », a-t-il précisé.
Il a aussi exprimé son inquiétude sur « l'impasse concernant l'Abyei et le référendum de l'Abyei » en raison de « l'absence de progrès dans la constitution de la Commission pour le référendum et les pourparlers entre les parties sur le statut futur » de la zone.
Dans ce climat, « toute atteinte grave à la sécurité pourrait mettre en péril les dernières étapes du processus de l'Accord de paix global », a martelé Ban Ki-moon. « Les parties doivent faire preuve d'initiative et de responsabilité, et admettre que des compromis difficiles sont nécessaires pour permettre aux communautés de coexister en paix », a-t-il prévenu.
Il a enfin rappelé les différents points d'achoppements qui devront être rapidement réglés après le référendum. L'achèvement de la démarcation de la frontière entre le Nord et le Sud, le retrait des troupes de la zone frontalière commune et la surveillance conjointe de cette zone par les deux parties « afin de désamorcer toute éventuelle tension » sont nécessaires « pour maintenir la sécurité à la frontière entre le Nord et le Sud ».
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