112012 Jeune afrique Le président soudanais Omar el-Béchir a appelé de nouveau samedi les groupes rebelles à adhérer au processus de paix, tout en menaçant de "mesures sévères" ceux qui continuent de lutter contre son régime.
Ses déclarations, faites à l'occasion d'une cérémonie pour le 56e anniversaire de l'indépendance du Soudan, dimanche, surviennent une semaine après la mort de Khalil Ibrahim, qui dirigeait le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), le plus militarisé des groupes rebelles du Darfour, région de l'ouest du pays ravagée par la guerre civile.
M. Béchir a affirmé que M. Ibrahim avait reçu "sa peine". "Tous les groupes ou mouvements qui essaient de faire usage d'armes contre le gouvernement, je veux qu'ils sachent: ils ne sont pas plus puissants que l'Etat", a-t-il dit.
Pour autant, a-t-il ajouté, si des rebelles acceptaient l'offre de paix du gouvernement, "ils trouveraient nos portes et nos coeurs ouverts".
Le président Béchir est sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) qui l'accuse de crimes contre l'humanité au Darfour, une région en guerre depuis 2003 ou au moins 300. 000 personnes ont été tuées et 1,8 million déplacées, selon une estimation des Nations unies.
Khartoum parle de son côté de 10. 000 morts.
M. Béchir s'exprimait au palais présidentiel devant des responsables, diplomates et invités, dont le chef du gouvernement du mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, en visite officielle au Soudan dans le cadre d'une tournée régionale.
Le JEM a confirmé dimanche la mort de son chef, en précisant qu'il avait été tué par un raid aérien des forces gouvernementales et non dans des affrontements comme l'a annoncé l'armée soudanaise.
Sa mort suscite une certaine incertitude concernant le futur du JEM qui a formé en novembre avec plusieurs autres groupes rebelles le nouveau Front révolutionnaire soudanais en vue de lutter contre le régime de Khartoum.
L'armée soudanaise mène en outre des opérations meurtrières contre des rebelles au Kordofan-Sud et au Nil Bleu, deux Etats du Nord mais frontaliers du Sud et dont une partie de la population a combattu au côté des Sudistes pendant la guerre civile (1983-2005).
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