312012 Yahoo.fr LE CAIRE (Reuters) - Le Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir en Egypte a publié dimanche un décret pour avancer la date à laquelle doivent s'achever les élections parlementaires.
La phase finale de l'élection de la chambre haute, la Choura, n'aura pas lieu le 12 mars comme prévu initialement, mais le 22 février et sa séance inaugurale est programmée le 28, peut-on y lire.
Le CSFA fait l'objet d'intenses pressions pour hâter le transfert du pouvoir à un régime civil. Cinquante-neuf personnes ont trouvé la mort dans les manifestations pour le départ des militaires qui ont eu lieu fin novembre et en décembre.
Beaucoup jugent que l'armée n'est plus en mesure d'assurer la sécurité et procéder aux difficiles réformes nécessaires pour sortir de la crise politique et économique. D'autres assurent qu'il s'agit de la seule institution à même de préserver la cohésion nationale menacée par la rivalité des mouvements politiques qui ont émergé après le renversement du président Hosni Moubarak, le 11 février.
Les manifestation de novembre avaient déjà amené le CSFA à fixer à la mi-2012 la date-butoir pour le transfert des pouvoirs à un régime civil.
La fin anticipée des élection parlementaires organisées en plusieurs phases pourrait apaiser les manifestants, qui recrutent essentiellement parmi les militants démocrates et les défenseurs des droits de l'homme, et qui soupçonnent les militaires de chercher à se maintenir au pouvoir.
"HARCÈLEMENT"
La troisième et dernière phase des législatives aura lieu la deuxième semaine de janvier. Le parti formé par les Frères musulmans a remporté les deux premières et les salafistes ont pris la deuxième place.
La première phase de l'élection de la chambre haute aura lieu les 29 et 30 janvier et un second tour est prévu le 7 février, précise le CSFA dans son décret. La deuxième phase se déroulera les 14 et 15 février et le second tour de cette seconde phase est donc fixé au 22 février.
Les autorités ont par ailleurs nié dimanche les accusations de mouvements de défense des droits de l'homme que soupçonnent les militaires d'avoir voulu faire taire leurs opposants les plus virulents en perquisitionnant cette semaine dans les locaux de 17 organisations non gouvernementales.
L'initiative a amené les Etats-Unis à dénoncer le "harcèlement" du personnel de ces organisations.
Lors d'une conférence de presse, les membres du gouvernement ont assuré que les forces de l'ordre avaient agi en toute légalité dans le cadre d'une enquête sur le financement illégal d'activités politiques.
"Ces infractions sont criminelles et leurs auteurs passibles d'emprisonnement", a déclaré le ministre de la Justice Abdel Abdelhamid Abdallah.
Thomas Pfeiffer, Jean-Philippe Lefief pour le service français
|