Tunisie : Ă  Gafsa, "les attentes sont Ă©normes et les nerfs Ă  vif"
le 07/01/2012 10:35:56
Tunisie

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Jeune afrique
Le ministre tunisien des Affaires sociales Khalil Zaouia a estimé vendredi que la tension sociale était "extrême" dans le bassin minier de Gafsa (centre-ouest), au lendemain d'une visite dans cette région marquée par la tentative d'immolation d'un chômeur devant le gouvernorat.





"Il y a une situation de tension sociale extrême. Les attentes sont énormes et les nerfs sont à vif", a déclaré à l'AFP M. Zaouia au lendemain de sa visite à Gafsa, en compagnie des ministres de l'Industrie Mohamed Lamine Chakhari, et de l'Emploi Abdelwahab Maatar.

"Hier, c'était la première fois depuis des dizaines d'années que des ministres se rendaient dans les mines. C'était un premier contact, on est désolé que cela se soit terminé par un drame, un geste de désespoir", a ajouté M. Zaouia.

Un quadragénaire qui faisait un sit-in avec d'autres chômeurs depuis plusieurs jours devant le gouvernorat de Gafsa a tenté de s'immoler par le feu jeudi et a été hospitalisé dans un état critique près de Tunis.

La région de Gafsa, qui vit essentiellement de l'extraction des phosphates, est l'une des plus défavorisées de la Tunisie et a connu en 2008 six mois d'émeutes souvent considérées comme les prémices de la révolution de 2010/2011.

"Il y a une accumulation de problèmes depuis des décennies, aujourd'hui les gens veulent que tout soit réglé immédiatement, même si on leur parle de quelques mois, pour eux c'est une éternité", a poursuivi M. Zaouia.

"Je suis rentré de là-bas avec des dizaines de demandes personnelles. Chacun veut une solution pour son cas, même les syndicats sont dépassés", a-t-il expliqué.

Il s'est prononcé en faveur de la constitution rapide d'une "task force" regroupant les représentants des ministères de l'Emploi, des Affaires sociales, de la Santé, de l'Environnement, du développement régional. "Il faut que les populations des gouvernorats de Gafsa, Sidi Bouzid et Kasserine (les trois grandes régions défavorisées de l'intérieur, ndlr) aient le sentiment que leurs problèmes sont enfin pris en main par Tunis", a-t-il dit.

Le soulèvement qui a chassé Ben Ali du pouvoir il y a un an avait commencé le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid, après l'immolation par le feu d'un marchand ambulant.

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