Nigeria : des centaines de déplacés et des chrétiens tués dans les violences
le 08/01/2012 09:41:55
Nigeria

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Jeune afrique
Des centaines d'habitants ont fui samedi leurs habitations dans le nord-est du Nigeria après une nouvelle attaque d'islamistes, qui multiplient les violences contre les chrétiens après l'expiration d'un ultimatum pour qu'ils quittent le nord du pays.





Des centaines d'habitants ont fui samedi leurs habitations dans le nord-est du Nigeria après une nouvelle attaque d'islamistes, qui multiplient les violences contre les chrétiens après l'expiration d'un ultimatum pour qu'ils quittent le nord du pays. Cette escalade meurtrière fait craindre la généralisation de violences interconfessionnelles dans ce pays de 160 millions d'habitants, le plus peuplé d'Afrique, également répartis entre les deux religions. Le sud est à dominante chrétienne et le nord essentiellement musulman.

A Potiskum, dans le nord-est, "il y a eu des échanges de tirs entre nos hommes et les combattants de Boko Haram (mouvement islamiste) pendant une grande partie de la nuit et cela a fait des morts et des blessés", a indiqué samedi à l'AFP le chef de la police de l'Etat de Yobe Lawan Tanko. Au moins deux personnes ont été tuées dans ces violences, selon des sources hospitalières.

Les habitants des quartiers proches du commissariat de la police attaqué par les islamistes dans la nuit de vendredi à samedi ont expliqué avoir quitté leurs domiciles par crainte de raids des militaires dans la zone. Ils ont trouvé refuge chez des proches et des amis. Les rues de la ville étaient désertes samedi.

Potiskum, régulièrement la cible des attaques de Boko Haram, est une des zones placées sous état d'urgence par le président Goodluck Jonathan le 31 décembre. "Presque tous les habitants des quartiers de Dogo Tebo et de Dogo Nini ont fui leurs habitations par crainte d'une attaque de la part des soldats qui sont arrivés en ville ce (samedi) matin de Damaturu", une ville voisine, a précisé Idris Bakanike, un habitant du quartier de Dogo Tebo.

Des dizaines de militaires se sont déployés samedi et ont pris position autour du commissariat de la police. "Nous avons peur que les soldats attaquent et incendient nos habitations comme ils le font à Maiduguri (ville du nord-est) à chaque attaque de Boko Haram, a affirmé Amiru Umar, un habitant du quartier de Dogo Nini.

Des dizaines d'islamistes armés avaient attaqué la ville de Potiskum vendredi en fin d'après-midi aux cris de "Allah akbar (Dieu est grand), notamment le commissariat de la ville. Trois banques ont été dévalisées et incendiées par les islamistes, selon des habitants.

Fin d'un ultimatum

Situé au coeur du Nord musulman du pays, la ville de Potiskum est régulièrement la cible des attaques de Boko Haram. Un ultimatum fixé par un porte-parole de la secte islamiste Boko Haram aux chrétiens pour qu'ils quittent le nord majoritairement musulman du pays a expiré mercredi soir.
Boko Haram, qui exige notamment l'imposition de la charia (loi islamique) dans tout le pays, a par ailleurs revendiqué la dernière série d'attaques ayant visé des chrétiens et qui ont fait plus d'une vingtaine de morts depuis vendredi.

La plus violente de ces attaques a fait 17 morts vendredi à Mubi, dans l'Etat d'Adamawa (nord-est), quand des hommes armés ont ouvert le feu sur un rassemblement de chrétiens en deuil, selon des témoins. Selon la police, le bilan s'établit à 12 morts. Les victimes étaient venues rendre visite à des proches de deux à cinq personnes assassinées la veille par des inconnus.

Toujours dans le nord du pays, une autre attaque a visé jeudi soir des fidèles réunis en prière dans une église de la localité de Gombe. Les assaillants ont ouvert le feu sur les fidèles, tuant six personnes, selon des témoins. Une autre attaque a été perpétrée vendredi soir par des hommes armés dans une église à Yola, capitale de l'Etat d'Adawama (nord-est du Nigeria), faisant au 10 morts parmi les fidèles, selon un responsable chrétien.

"Ces attaques sont l'une des conséquences de la fin de notre ultimatum", a déclaré à la presse par téléphone Abul Qaqa, un homme qui s'est déjà exprimé plusieurs fois au nom de Boko Haram.

Des responsables chrétiens ont menacé récemment de se défendre si des chrétiens étaient à nouveau visés. "Nous n'appelons pas les chrétiens à la vengeance mais nous les appelons à se mettre en alerte et à se protéger, à protéger leurs familles et leurs biens contre ces attaques", a mis en garde vendredi le chef de la principale organisation chrétienne du nord, la CAN.

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