912012 Jeune afrique Après avoir sillonné le Mali pendant deux ans pour préparer sa candidature, Ibrahim Boubacar Keïta se lance officiellement dans la course à la présidentielle d’avril 2012. Il sera investi par son parti, le RPM, le 12 janvier à Bamako.
Ce n’était un secret pour personne, mais c’est désormais officiel : Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) (IBK) est candidat à la présidentielle malienne. Pour faire son annonce, le candidat a choisi le Palais de la culture de Bamako, paré pour l’occasion des couleurs de sa formation politique, le Rassemblement pour le Mali (RPM), créé en 2001. « Mon seul mot d’ordre est le Mali, le Mali, le Mali », a déclaré le candidat samedi devant ses partisans enthousiastes. « Je veux redonner confiance à notre peuple qui doute, qui s’interroge », a-t-il poursuivi.
Charismatique, maniant le verbe avec aisance, IBK, 66 ans, ne doute pas de ses chances : à la tête de la quatrième formation politique du pays (11 députés sur 147), le candidat du RPM sillonne le pays depuis deux ans déjà , en préparation du scrutin.
Dans son discours aux allures de programme politique, l’ex-président du Parlement malien n’a pas hésité à évoquer le terrorisme sur lequel la sphère politique ne s’exprime pas beaucoup. « Je veux assurer la sécurité des Maliens, comme des étrangers sur l’ensemble de notre espace national et lutter contre le terrorisme ». Dans un pays où l’industrie touristique fait vivre ou concerne, directement ou indirectement, presque le tiers de la population, ce sont des propos qui touchent une corde sensible.
Restauration de l’autorité de l’État
En 2010, le Mali estimait à 76 millions d’euros les pertes enregistrées par les professionnels du secteur en raison de la menace terroriste et de l’inscription du pays en zone orange (voyage non recommandé). Ex-chef de la diplomatie et ex-Premier ministre d’Alpha Oumar Konaré, IBK a fait de la restauration de l’autorité de l’État l’une de ses priorités au moment de se lancer pour la troisième fois dans la course à Koulouba. Après avoir été parmi les soutiens d’Amadou Toumani Touré, il a même pris ses distances avec le président malien, lui reprochant sa gestion trop laxiste du dossier touareg.
À trois mois de la présidentielle malienne (prévue en avril 2012), IBK est le troisième poids-lourds à prendre officiellement place dans les starting-blocks, après Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale et candidat de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adema), et Soumaïla Cissé, leader de l’Union pour la République et la démocratie (URD), qui ont été officiellement investis en août et en octobre respectivement. Deux concurrents avec lesquels le candidat du RPM a déjà entamé des discussions dans l’objectif d’élaborer une plateforme commune de gouvernance.
Salif et Toumani
Mais avant l’ouverture officielle de la campagne, Ibrahim Boubacar Keita sera investi au cours d’un grand raout de son parti, le 14 janvier au stade Modibo Keita de Bamako. Une cérémonie à laquelle sont annoncés une vingtaine de partis amis, africains et français, et la présence de stars internationales de la musique mandingue, comme Salif Keita et Toumani Diabaté.
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