Sénégal : Wade à l'heure des comptes
le 15/01/2012 09:39:25
Sénégal

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Jeune afrique
Dans son n° 2662 en kiosques du 15 au 21 janvier, Jeune Afrique passe à la loupe le bilan politique, social et économique du président sénégalais Abdoulaye Wade.





À l'approche de l'élection présidentielle au Sénégal du 26 février, Jeune Afrique propose dans son dernier numéro un bilan des deux mandats du chef de l'État, Abdoulaye Wade, élu en 2 000. Douze années marquées par une volonté indéniable de réformes, mais aussi par une méthode à marche forcée plus que critiquable.

Culte de la personnalité incarnée par, notamment, la fameuse statue de la Renaissance à Dakar, lancements de projets parfois surdimensionnés et souvent coûteux, envolée des dépenses publiques, échec dans la lutte contre la pauvreté, affaiblissement des institutions par la multiplication de réformes constitutionnelles conduites pour convenance personnelle, tentation dynastique... Ces griefs étaient connus. Mais aujourd'hui, la volonté du président sénégalais de briguer un troisième mandat, contrairement à ses engagements antérieurs, souligne le caractère obstiné d'un homme qui s'est fait dans l'adversité.

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Irrésistible

À 86 ans, Wade se croit irremplaçable, irrésistible. Envers et contre tout, quitte a placer son pays sous haute tension, il veut aller au bout. Les Sénégalais attendent avec fébrilité et nervosité la décision du Conseil constitutionnel, qui doit se prononcer sur cette candidature. Une chose est sûre : si cette élection donne lieu à des violences, le bilan de Wade sera définitivement entaché.

Dommage car le volet économique et social méritait une évaluation débarrassée de toute polémiques. Les ambitions dans les infrastructures ont permis de modifier le paysage du Sénégal pour en faire un hub régional. Après les ratés dans les secteurs agricole et énergétique, l'État semble avoir enfin trouvé la méthode. La promotion du secteur privé a donné des résultats. Quant aux progrès dans l'éducation et la santé, ils sont réels.

Il n'empêche, le chef de l'État polarise la déception, les frustrations d'une jeunesse sans emploi, les rêves brisés, mais aussi et surtout la furieuse envie d'une alternance. Les déçus du Sopi (« changement », en wolof) ont à présent un nouveau slogan : « Y'en a marre. »

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