1712012 Xinhua N'DJAMENA, 16 janvier (Xinhua) -- L'intégration et la sécurité sous-régionale, ainsi que le partenariat avec l'Inde et les Etats-Unis ont été à l'ordre du jour du 15ème sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), qui s'est achevé lundi à Ndjamena, capitale tchadienne.
Après deux jours de travaux, ces pays ont décidé de "faire preuve d'une plus forte volonté politique afin que la CEEAC réussisse la mise en oeuvre de la contribution communautaire d'intégration (CCI), de la libre circulation et de la zone de libre échange", précise le communiqué final.
La CCI, nouveau mécanisme de financement autonome de la CEEAC, n'est pas opérationnelle dans la majorité des Etats membres de la CEEAC. Et ceux-ci ont de la peine à mobiliser leurs contributions, générant des arriérés accumulés.
Ayant constaté ces deux défaillances, la conférence a exhorté " les pays membres qui ne l'ont pas encore fait à introduire la CCI dans leur corpus législatif et de s'en tenir à son application stricte".
Les chefs d'Etat et de gouvernement ont ainsi décidé qu'à compter de l'exercice 2012, la décision communautaire du 30 octobre 2007 fixant le régime de sanctions pour non paiement de contribution par les Etats membres, sera appliquée.
A ce propos, la conférence a recommandé au secrétariat général de faire mener une réflexion sur les formes que doit revêtir la solidarité entre les Etats membres de manière qu'elle ne porte pas seulement sur le volet politique, mais également sur le volet économique et financier.
Pour l'exercice 2012, le budget général de la CEEAC (en équilibre en recettes et en dépenses) a été arrêté à 52,7 milliards de francs CFA (33,2 milliards sont au titre des apports des partenaires).
Sur la question de la zone libre-échange, aucun Etat de la CEEAC n'a, à ce jour, exécuté des décisions y relatives. Or l'Union africaine, dans le cadre du programme minimum d'intégration, prévoit la zone de libre-échange opérationnelle au niveau régional en 2012, interrégional en 2014 et continental en 2017.
Les chefs d'Etat et de gouvernement de la CEEAC ont ainsi fixé au 1er juillet 2012 le démarrage de la mise en oeuvre de la zone de libre-échange de la communauté pour qu'elle soit effective en 2014.
La libre circulation des personnes, quant à elle, n'est pas toujours effective pour certaines catégories de personnes, a constaté les leaders de la CEEAC. Aussi ont-ils invité les Etats de la communauté à ratifier ou adhérer à un certain nombre de textes: la convention de coopération et d'entraide judiciaire entre les Etats membres, l'accord de coopération en matière de police criminelle.
Les Etats membres de la CEEAC doivent également créer systématiquement des couloirs d'entrée CEEAC dans les aéroports, les ports, et postes frontaliers et les rendre opérationnels. Ils devront communiquer entre eux et au secrétariat général leurs actes légaux et réglementaires nationaux relatifs aux postes frontaliers homologués.
Sur le plan sécuritaire, les chefs d'Etat et de gouvernement de la CEEAC ont décidé de suivre leurs ministres qui, un jour plus tôt, ont instruit le secrétaire général de poursuivre la préparation du plan de réalisation relatif au retrait modulé dégressif de la MICOPAX 1 (Mission de consolidation de la paix).
Le retrait de la MICOPAX 1 se fera "avec transfert des responsabilités aux forces armées centrafricaines (FACA), par système de tuilage et d'accompagnement de la montée en puissance de redéploiement et de donner toute priorité au financement de cette opération".
Les autorités de la République centrafricaine (RCA) font face à la rébellion ougandaise de l'Armée de résistance du seigneur (LRA), dirigée par Joseph Kony, qui commet des atrocités dans le Nord-Est du pays, déjà infesté de groupes armés politico-militaires en guerre contre le pouvoir de Bangui.
Les autorités centrafricaines avaient formulé une demande au président en exercice de la CEEAC pour le renforcement des capacités des FACA. Cette demande "n'ayant été que partiellement satisfaite, la conférence invite les Etats membres à consentir l' effort additionnel nécessaire", ajoute le communiqué final.
Par ailleurs, les chefs d'Etat ont décidé d'examiner la question d'un cadre de coopération que le gouvernement américain souhaite établir avec la CEEAC au prochain sommet, qui se tiendra en 2013, toujours dans la capitale tchadienne.
Le chef de l'Etat tchadien, Idriss Déby Itno, a été reconduit par ses pairs à la présidence en exercice de la CEEAC. Son compatriote Nassour Guélengdouksia Ouaïdou (ancien Premier ministre et ancien président de l'Assemblée nationale) a été porté au porte de secrétariat général de l'organisation régionale, en lieu et place du gabonais Louis-Sylvain Ngoma.
Enfin, sur la question de l'élection prochaine à la Commission de l'Union africaine, les chefs d'Etat et de gouvernement de la CEEAC ont réaffirmé leur soutien à Jean Ping qui a fait le déplacement de N'Djaména. Aussi ont-ils invité "le président en exercice de l'Union africaine [Obiang Nguéma Mbasogo de la Guinée équatoriale, Ndlr] à prendre toutes initiatives devant faire éviter à l'Union toute division préjudiciable à l'institution".
Créée par un traité signé en octobre 1983 à Libreville (Gabon) mais entré en vigueur au mois de décembre 1984, la CEEAC regroupe dix Etats membres: Angola, Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo, RD Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Sao Tomé & Principe et Tchad.
Sur les dix chefs d'Etat annoncés, la moitié était présente à N' Djaména: le centrafricain François Bozizé, l'équato-guinéen Obiang Nguéma Mbasogo, le burundais Pierre Ngurunziza et le congolais Denis Sassou Nguesso. L'Angola s'y est fait représenter par son vice-président, Fernando da Piedad; Sao Tomé & Principe par son chef de gouvernement, Patrice Emery Trovoada; le Cameroun par son vice-premier ministre, Amadou Ali; la RD Congo par son ministre de la Coopération internationale et régionale, Raymond Tshibanda N'Tungamulongo; et le Gabon par le président de son Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama.
Etaient également présents au dernier sommet de la CEEAC Jean Ping, président de la Commission de l'Union Africaine, et Abou Moussa, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU et chef du Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale (UNOCA).
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