1712012 Jeune afrique Les partisans du niqab (voile islamique intégral) ont repris lundi leur sit-in, levé le 5 janvier, à la Faculté des Lettres de la Manouba, près de Tunis, et menacent d'entrer en grève de la faim à partir de mercredi si le niqab reste interdit dans les salles de classe.
"Nous maintenons nos revendications, nous poursuivons notre sit-in pacifique (. . . ) nos soeurs, étudiantes portant le niqab, entameront une grève de la faim" dès mercredi, a déclaré à la presse Mohamed Al Bakhti, 26 ans.
Cet étudiant en 1ère année d'histoire, connu pour avoir été mêlé, selon la presse, aux incidents sanglants attribués à un groupe de salafistes jihadistes en 2007, coordonne la mobilisation pour le port du niqab en classe par les filles, y compris durant les examens.
Les partisans du niqab --un voile noir dissimulant entièrement le corps et le visage-- avaient occupé à partir le 28 novembre les locaux de la Faculté de la Manouba, où sont inscrits quelque 13. 000 étudiants, obligeant la direction de l'établissement à suspendre les cours le 6 décembre.
Enseignants et étudiants de la faculté avaient manifesté le 5 janvier devant le ministère de l'Enseignement supérieur pour réclamer l'intervention de l'autorité de tutelle. Quelques heures plus tard, le sit-in était levé et les cours avaient pu reprendre le 9 janvier.
Le doyen de la Faculté Habib Kazdaghli a indiqué lundi à l'AFP que les protestataires avaient repris leur sit-in le soir même de sa levée et poursuivaient "illégalement" leur mouvement dans l'enceinte universitaire.
Selon lui l'administration a recensé 20 actes d'agression contre des enseignants depuis la reprise des cours. Il a décrit un groupe de 15 à 20 personnes qui sont en faction, chahutent, filment les cours et s'en prennent aux enseignants dès que ces derniers refusent l'accès en classe à une étudiante en niqab.
"Le climat s'est beaucoup détérioré, nous sommes insultés, molestés et humiliés devant nos étudiants. C'est intolérable d'autant qu'il s'agit d'une petite minorité composée de quelques étudiantes et de personnes étrangères à la faculté", a déclaré à l'AFP Amel Jaïbi, enseignante en anglais dans cette faculté.
Mme Jaïbi a indiqué que la police, qui enquêtait sur une agression dont elle avait été l'objet, avait découvert que son agresseur était "un homme recherché étranger à la faculté".
"Nous ne sommes pas contre le niqab à l'extérieur, mais nous exigeons de dispenser nos cours et de faire passer les examens à visage découvert", a poursuivi la chef du département d'anglais.
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