Tunisie : les salafistes provoquent de nouveaux incidents à la faculté de la Manouba
le 25/01/2012 09:27:17
Tunisie

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Jeune afrique
La faculté de Lettres de la Manouba a été le théâtre d’incidents violents à l’occasion de la première journée des examens semestriels, mardi 24 janvier 2012. Des tensions provoquées une nouvelle fois par des salafistes qui remettent en cause l’interdiction du port du voile islamique intégral à l’université.




Sous la pression d'étudiants et de radicaux salafistes qui réclament l'autorisation du port du niqab dans les salles de cours en Tunisie, la faculté des Lettres de la Manouba, un établissement située à 25 km à l'ouest de Tunis, a une nouvelle fois été perturbée, mardi 24 janvier.

Des étudiants ont tenté de forcer les portes et d'escalader les grilles de l’établissement pourtant déclaré « centre d'examens fermé » à l'occasion du début des évaluations semestrielles. La présence d’une quinzaine de gardiens universitaires, appuyés par des professeurs portant un brassage rouge, n'a pas suffi à dissuader les salafistes.

À l‘occasion de cette session d’examen, des jeunes filles en niqab devaient signer un engagement selon lequel elles découvriraient leur visage une fois arrivées dans la salle d'examen, faute de quoi l'entrée leur était refusée. L'incident s'est produit à l'intérieur du campus (interdit à la presse) à la suite de l'expulsion d'une étudiante qui refusait d'ôter son niqab, ont rapporté des témoins.

"Profs molestés et insultés"

« Une cinquantaine de salafistes ont alors cassé la porte et brisé les vitres du département d'arabe, des profs ont été molestés et insultés », a témoigné Iqbal Laouini, une étudiante. « Le gouvernement Jebali nous laisse face à la terreur et à la violence, les enseignants sont les seuls à faire le sale boulot », s'est indignée de son côté une enseignante, Fadila Laouini.

Des dizaines de manifestants, en majorité non étudiants, selon la direction de la faculté, organisent depuis le 28 novembre un sit-in permanent dans l'enceinte des bâtiments et perturbent le déroulement des cours, ce qui avait entraîné la fermeture administrative de l'établissement. Début janvier, un accord avait été trouvé pour sa réouverture et l'organisation des examens, mais les manifestants sont restés sur place.

(Avec AFP)

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