2512012 Jeune afrique Abdoulaye Wade et des milliers de ses partisans vêtus de blanc se sont rassemblés lundi à Dakar. Après un lâcher de colombe, le président sénégalais s'est présenté en homme de paix. Il a également mis en garde ses opposants contre toutes violences, alors que le Conseil constitutionnel doit se prononcer sur sa candidature à la présidentielle avant la fin de la semaine.
Ses opposants sont prévenus : Abdoulaye Wade ne cèdera pas un pouce de terrain. Au lendamain d'une « Foire aux problèmes » très réussie organisée par le mouvement de jeunes citoyens Y'en a marre sur la Place de l'Obelisque à Dakar, le président sénégalais a investi les lieux à son tour.
Venu en force avec des milliers de ses partisans tout de blanc vêtus et agitant des foulards et des drapeaux blancs (150 000 selon un responsable de la présidence, chiffre invérifiable), Wade était accompagné de son fils Karim, eux-mêmes également habillés en blanc. Le rassemblement avait pour but de positionner d'un point de vue symbolique le camp présidentielle dans celui de la paix. Wade a même procédé à un lâcher de colombes avant de prononcer un discours devant plusieurs ministres, députés et sénateurs de la coalition qui l'a porté au pouvoir.
"Sénégal, pays de paix"
« Le Sénégal a toujours été un pays de paix. (...) Depuis l'indépendance, nous avons régulièrement organisé des élections et de manière générale, cela s'est terminé de façon pacifique, avec la proclamation d'un vainqueur. C'est la voie que j'ai choisie depuis 2000 », a-t-il déclaré, alors qu'il veut se représenter pour un troisième mandat à la présidentielle du 26 février. Sa candidature, qui doit auparavant être validée par le Conseil constitutionnel avant la fin de la semaine, fait l'objet d'une vive polémique, ses opposants la jugeant anti-constitutionnelle.
« Mais certains citoyens assoiffés de pouvoir, sans aucune base populaire et peu sûrs de gagner la présidentielle ont décidé d'emprunter des voies tortueuses (...) pour m'empêcher de me présenter » a poursuivi le chef de l'État, avant de mettre en garde ses opposants. « La République s'est dotée de moyens de se défendre. Ce sont des moyens légaux et nous les utiliserons sans état d'âme. »
La riposte du M 23
La réponse de ses contempteurs ne s'est pas fait attendre. À plusieurs kilomètres de la Place de l'Obélisque, devant la mairie de Guédiawaye (banlieue est), des centaines de militants de l'opposition se sont rassemblés à l'appel du Mouvement du 23 juin (M23) qui regroupe quelque 150 partis politiques et organisations de la société civile.
Parmi les leaders d'opposition ayant répondu présents figuraient les ex-Premiers ministres Macky Sall et Idrissa Seck, ainsi qu'un des chefs de file de l'opposition, le leader socialiste Ousmane Tanor. Également sur place, l'ex-ministre Ibrahima Fall, a accusé le président Wade de vouloir installer le chaos au Sénégal. « Mobilisons nous pour le refuser et pour la paix », a-t-il lancé. « Si le Conseil valide la candidature de Wade, ce sera un coup d'État constitutionnel », a affirmé de son côté Cheikh Tidiane Gadio, ex-ministre des Affaires étrangères de M. Wade devenu opposant, et lui aussi candidat à la présidentielle.
(Avec AFP)
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