Afrique : sommet du NEPAD à Addis-Abeba sans ses inspirateurs Bouteflika et Wade (SYNTHESE)
le 29/01/2012 09:30:00
Afrique

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Xinhua
Par Raphaël MVOGO

ADDIS-ABEBA, 28 janvier (Xinhua) -- La 26e réunion du comité des chefs d'Etat pour l'orientation du Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD) s'est ouverte samedi matin à Addis-Abeba en Ethiopie sans les présidents algérien Abdelaziz Bouteflika et sénégalais Abdoulaye Wade, deux de ses inspirateurs avec l'Afrique du Sud.




Le Sud-africain Jacob Zuma dont l'ex-épouse et ministre de l'Intérieur Nkosazana Clarice Dlamini-Zuma est candidate à la présidence de la Commission de l'Union africaine (UA) face au sortant Jean Ping, participe quant à lui à ses assises ouvertes par le Premier ministre éthiopien Melez Zenawi et président du comité d'orientation du NEPAD, et du président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président en exercice sortant de l'UA.

Ce sommet marque le début de la deuxième décennie du NEPAD cette année, après la première 2001-2011 caractérisée par l'amélioration de la paix et la sécurité, une croissance économique relativement rapide et le renforcement de la démocratie en Afrique, a souligné Meles Zenawi dont le pays est aussi le siège de l'UA.

Conçu pour lutter contre la pauvreté et le sous-développement sur ce continent, le NEPAD doit pour sa seuxième décennie contribuer fortement à relever le défi de la consolidation de la croissance économique dans le contexte de la crise économique mondiale et en particluier de la crise financière en Europe, a indiqué le leader éthiopien.

"Personne ne viendra nous aider. Nos efforts doivent commencer par nos propres engagements", a déclaré pour sa part le président équato-guinéen Obiang Nguema Mbasogo pour qui les défis initiaux du NEPAD demeurent, à savoir, entre autres, résoudre le problème de l'insuffisance de flux d'investissements et des barrières économiques qui freinent le décollage économique de l'Afrique.

Avec moins de 3% d'apport, d'après les statistiques, le continent noir est le parent pauvre de l'économie mondiale. Créé en 2011 à Lusaka en Zambie, suite aux propositions de l'ex-président sud-africain Thabo Mbeki, de l'Algérien Abdelaziz Bouteflika et du Sénégalais Abdoulaye Wade, ce programme vise à rattraper ce retard et à inscrire l'Afrique dans cette économie mondiale.

Il en est à sa deuxième année de transformation de secrétariat permanent en un organe technique de la Commission de l'UA en tant qu'agence de planification et de coordination des programmes de développement socioéconomique, une décision prise lors du 14e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA en janvier-février 2010.

De l'avis de Jean Ping, qui brigue un second mandat consécutif de 4 ans et a profité de la réunion de samedi pour rendre hommage à ses collaborateurs dont le vice-président Erastus Mwencha, le commaissaire aux affaires économiques Maxwell Nkwezelamba et le secrétaire exécutif de l'agence de planification et de coordination du NEPAD Ibrahim Mayaki, cette mutation a "permis d'éviter les chevauchements et les doublons" dans les projets de l'UA.

Parmi les interventions de cet organe technique, figure la contribution dans l'élaboration du Pogramme détaillé pour le développement de l'agriculture en Afrique (CAADP) et le Programme pour le développement des infrastructures (PIDA), s'est félicité le président de la Commission.

Pour la suite de la mise en oeuvre des activités du NEPAD, Ping a plaidé, talon d'Achille des projets en Afrique, de doter l'organe de ressources financières conséquentes pour l'atteinte de ses objectifs, afin surtout de "le rendre moins dépendant des financements des partenaires au développement".

En l'absence des leaders algérien et sénégalais (en campagne pour sa réélection à la présidence de son pays), la réunion d'Addis-Abeba a enregistré la participation des chefs d'Etat nigérian Goodluck Ebele Jonathan, rwandais Paul Kagame, gabonais Ali Bongo Ondimba et béninois Thomas Yayi Boni.

A quelques heures de l'inauguration du nouveu siège de l'UA construit avec l'aide de la coopération chinoise, elle se tient en prélude au 18e sommet ordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA prévu dimanche et lundi, sous le thème "stimuler le commerce intra-africain" et avec surtout à l'affiche l'élection de nouveaux responsables à la Commission de l'UA.

En l'occurrence, le duel entre Jean Ping et la ministre sud-africaine de l'Intérieur Nkosazana Clarice Dlamini-Zuma retient l'attention lors de ces élections.

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