2912012 IRIB Le président Alassane Ouattara a achevé vendredi à Paris une visite d'État de trois jours en "exhortant" les entreprises françaises à revenir en Côte d'Ivoire, après avoir signé un nouvel accord de défense et tourné la page des années de tensions sous Laurent Gbagbo.
Accueilli en grande pompe par son "ami" Nicolas Sarkozy, M. Ouattara a remercié la France pour son intervention militaire lors de la crise postélectorale. M. Ouattara a accédé au pouvoir après deux semaines de guerre grâce aux ex-rebelles nordistes et aux bombardements décisifs de la France et de l'ONU. Nicolas Sarkozy, seul chef d'État occidental à assister à l'investiture d'Alassane Ouattara en mai 2011, a renouvelé le soutien de la France à la reconstruction et à la réconciliation en Côte d'Ivoire, concrétisé par la signature d'un nouvel accord de défense "transparent" entre les deux pays. La force française Licorne, qui a atteint 2.000 soldats pendant la crise de 2010, n'en comptera à terme que 250 à 300 chargés exclusivement de la formation des nouvelles forces de sécurité ivoiriennes, malgré la volonté affichée des nouvelles autorités ivoiriennes d'en conserver plus. Pour sa part, Alassane Ouattara, 70 ans, a clôturé sa visite par un vibrant appel aux chefs d'entreprises français pour qu'ils s'associent à la "renaissance ivoirienne" et "accélèrent leur retour" en Côte d'Ivoire. Hors pétrole, la France est le premier partenaire économique de la Côte d'Ivoire, première puissance économique d'Afrique de l'Ouest francophone. Même durant les années de tension avec Laurent Gbagbo, les entreprises françaises, des PME aux grandes entreprises comme Bolloré, ont toujours été comme chez elles à Abidjan. En fait, pour d’aucuns, l’insoumission de Laurent Gbagbo et pour comble, ses contrats conclus hors de la sphère française, notamment avec les pays émergeants tels que la Chine ont suscité la colère de Paris d’où les résolutions du Conseil de sécurité. Un Conseil de sécurité, qui loin de sa vocation initiale – établir l’ordre dans le monde et endiguer la violence – s’est transformé en un instrument entre les mains des puissances hégémoniques qui s’en servent impunément selon leurs propres intérêts là où ils veulent.
La France, qui entend redorer son blason dans le continent africain et faire oublier son rôle de "gendarme de l'Afrique" qui lui a été si souvent reproché, se veut plutôt un partenaire économique et commerciale, du moins en apparence, en y réduisant sa présence militaire. Or tout esprit lucide pourrait s’interroger sur la nature des accords d’ordre sécuritaire et militaire que Sarkozy et Ouattara viennent de conclure. Un paradoxe ?!
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